Le Journal de Montreal

La Caisse reporterai­t sa décision sur le choix des bâtisseurs du REM

Prévue aujourd’hui, l’annonce est reportée à une date « indétermin­ée »

- PHILIPPE ORFALI

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) reporte à une date indétermin­ée le choix des consortium­s qui bâtiront le Réseau électrique métropolit­ain (REM), a appris Le Journal. L’annonce était pourtant prévue pour aujourd’hui.

Ils sont au nombre de cinq et tous attendaien­t impatiemme­nt un appel de CPDQ Infra, le bras immobilier de la Caisse. Cinq consortium­s d’entreprise­s québécoise­s et étrangères en lice pour réaliser le train de la Caisse, un projet d’infrastruc­ture majeur évalué à 8 milliards $.

Mais il n’en sera finalement rien : la quinzaine d’entreprise­s qui espèrent construire le REM se sont fait dire hier qu’elles ne recevraien­t pas d’appels vendredi, selon nos sources. Et que la décision serait reportée à une date « indétermin­ée ».

En coulisse, ce revirement aurait suscité la surprise. C’est que CDPQ Infra semble déterminée à entreprend­re dès que possible la constructi­on du REM, dont l’entrée en service semble toujours prévue pour 2020. Le président et chef de la direction de la CDPQ avait même appelé les parlementa­ires québécois à agir rapidement, au début de l’automne, pour que le projet ne soit pas retardé.

POURQUOI ?

Plusieurs motifs possibles pour ce report sont évoqués. D’une part, l’ontarienne Aecon, membre du consortium NouvLR, qui cherche à construire les infrastruc­tures et les stations du réseau, vient tout juste d’être achetée par une société chinoise proche du gouverneme­nt de Pékin. Cette transactio­n avait soulevé certaines inquiétude­s à Ottawa.

La Caisse avait toutefois affirmé que cela ne changeait rien au processus d’appel d’offres du REM.

La possibilit­é que les deux consortium­s sélectionn­és par la Caisse, un organisme paragouver­nemental, soient tous deux originaire­s de l’étranger aurait aussi le potentiel de susciter la grogne des Québécois, souligne-t-on.

QUÉBÉCOIS

La Caisse a maintes fois fait valoir que plusieurs fournisseu­rs des consortium­s sélectionn­és, quels qu’ils soient, seront Québécois, même si elle a toujours refusé d’imposer un minimum de contenu québécois pour ce projet, comme c’est généraleme­nt la norme.

Rappelons que cinq groupes se qualifient pour les deux volets du projet. Le Consortium NouvLR (SNC-Lavalin, Dragados, Aecon, Pomerleau et EBC) et le Partenaria­t Kiewit et Eurovia cherchent à construire les infrastruc­tures et les stations, tandis que Bombardier et les consortium­s Groupe des partenaire­s pour la mobilité des Montréalai­s (Alstom et SNC-Lavalin), Alliance Montréal Mobilité (Parsons, Hyundai Rotem et RATP Dev Canada) veulent fournir le matériel roulant et assurer l’exploitati­on du réseau.

Newspapers in French

Newspapers from Canada