La Caisse reporterait sa décision sur le choix des bâtisseurs du REM
Prévue aujourd’hui, l’annonce est reportée à une date « indéterminée »
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) reporte à une date indéterminée le choix des consortiums qui bâtiront le Réseau électrique métropolitain (REM), a appris Le Journal. L’annonce était pourtant prévue pour aujourd’hui.
Ils sont au nombre de cinq et tous attendaient impatiemment un appel de CPDQ Infra, le bras immobilier de la Caisse. Cinq consortiums d’entreprises québécoises et étrangères en lice pour réaliser le train de la Caisse, un projet d’infrastructure majeur évalué à 8 milliards $.
Mais il n’en sera finalement rien : la quinzaine d’entreprises qui espèrent construire le REM se sont fait dire hier qu’elles ne recevraient pas d’appels vendredi, selon nos sources. Et que la décision serait reportée à une date « indéterminée ».
En coulisse, ce revirement aurait suscité la surprise. C’est que CDPQ Infra semble déterminée à entreprendre dès que possible la construction du REM, dont l’entrée en service semble toujours prévue pour 2020. Le président et chef de la direction de la CDPQ avait même appelé les parlementaires québécois à agir rapidement, au début de l’automne, pour que le projet ne soit pas retardé.
POURQUOI ?
Plusieurs motifs possibles pour ce report sont évoqués. D’une part, l’ontarienne Aecon, membre du consortium NouvLR, qui cherche à construire les infrastructures et les stations du réseau, vient tout juste d’être achetée par une société chinoise proche du gouvernement de Pékin. Cette transaction avait soulevé certaines inquiétudes à Ottawa.
La Caisse avait toutefois affirmé que cela ne changeait rien au processus d’appel d’offres du REM.
La possibilité que les deux consortiums sélectionnés par la Caisse, un organisme paragouvernemental, soient tous deux originaires de l’étranger aurait aussi le potentiel de susciter la grogne des Québécois, souligne-t-on.
QUÉBÉCOIS
La Caisse a maintes fois fait valoir que plusieurs fournisseurs des consortiums sélectionnés, quels qu’ils soient, seront Québécois, même si elle a toujours refusé d’imposer un minimum de contenu québécois pour ce projet, comme c’est généralement la norme.
Rappelons que cinq groupes se qualifient pour les deux volets du projet. Le Consortium NouvLR (SNC-Lavalin, Dragados, Aecon, Pomerleau et EBC) et le Partenariat Kiewit et Eurovia cherchent à construire les infrastructures et les stations, tandis que Bombardier et les consortiums Groupe des partenaires pour la mobilité des Montréalais (Alstom et SNC-Lavalin), Alliance Montréal Mobilité (Parsons, Hyundai Rotem et RATP Dev Canada) veulent fournir le matériel roulant et assurer l’exploitation du réseau.