L’ÉI contre-attaque en Syrie
Les djihadistes de l’État islamique ont repris plus de 40 % de la ville de Boukamal
BEYROUtH | (AFP) Chassé de son dernier fief urbain en Syrie, le groupe État islamique (ÉI) a mené hier une contre-offensive spectaculaire et repris près de la moitié de la ville de Boukamal, tentant de prouver qu’il restait puissant malgré l’effondrement de son « califat ».
Trois ans après avoir conquis de vastes territoires en Syrie et en Irak voisin, l’ÉI n’est plus que l’ombre de lui-même sur le terrain, chassé de toutes les grandes villes qu’il contrôlait dans ces deux pays.
Jeudi, les djihadistes avaient même perdu leur dernière cité en Syrie, Boukamal, une ville de moindre importance à la frontière avec l’Irak, dans la province orientale de Deir Ezzor.
Mais au lendemain de ce revers face à l’armée syrienne et ses alliés, les djihadistes tentaient de se battre jusqu’au dernier souffle pour reprendre le contrôle de Boukamal.
VIOLENtS COMBAtS
« L’É a contre-attaqué dès jeudi soir et a repris plus de 40 % de Boukamal », a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« Les djihadistes (...) ont repris de nombreux quartiers dans le nord (...) » de la ville, a-t-il ajouté précisant que « de violents combats » étaient toujours en cours.
D’après l’OSDH, l’offensive du régime syrien qui avait conduit à la reprise — temporaire — de Boukamal jeudi a été menée notamment par des miliciens irakiens, des combattants du Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iraniens.
En contre-attaquant, l’ÉI semble vouloir prouver que si son territoire s’est réduit comme peau de chagrin, lui existe toujours.
L’organisation djihadiste reste la plus redoutée au monde: elle est toujours capable d’inspirer des auteurs d’attentats sanglants en Syrie et à travers le monde.
VINGtAINE DE VILLAGES
L’ÉI, qui tient encore une vingtaine de villages dans la vallée de l’Euphrate, est la cible dans cette province de deux offensives distinctes.