Le Journal de Montreal

Les policiers ne sont toujours pas prêts

- ANNABELLE BLAIS

Québec entend appliquer la tolérance zéro sur les routes en matière de cannabis, or, au moins cinq corps policiers ne comptent aucun agent évaluateur et 15 services n’en ont qu’un seul.

La Fédération des policiers municipaux du Québec (FPMQ) révélait en septembre que moins de 1 % de ses membres étaient formés comme agents évaluateur­s capables de détecter si un conducteur avait consommé toute forme de drogue. On apprend maintenant que la situation est beaucoup plus préoccupan­te dans une vingtaine de services.

Ce sont ces agents qui peuvent effectuer des tests précis qui serviront ensuite à monter un dossier criminel pour les tribunaux.

« Les ressources sont trop limitées, lorsqu’elles ne sont pas carrément inexistant­es, pour assurer un traitement juste, équitable et sécuritair­e », a réagi la FPMQ, hier.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, avait confirmé jeudi qu’environ 80 agents évaluateur­s avaient été formés et que 36 viendront s’ajouter d’ici la fin du mois de mars.

MANQUE D’EFFECTIFS

« Il y en aura déjà presque 140 au départ [au 1er juillet 2018], puis ça va continuer de se déployer en plus grand nombre », a souligné le ministre.

« C’est vraiment pas assez », insiste Robin Côté, président de la FPMQ. Et cette répartitio­n n’est pas inégale à travers la province.

La Fédération n’a pas voulu confirmer le nom des municipali­tés où on ne compte aucun agent. Mais elle précise que ces services devront alors faire appel à la Sûreté du Québec.

« Ils devront espérer que les rares profession­nels sont en fonction et disponible­s – ce qui ne semble pas du tout acquis compte tenu de la rareté de la main-d’oeuvre », dit M. Côté.

« Les services de police ne sont tout simplement pas prêts », a affirmé M. Côté. La Fraternité demande au moins un agent-évaluateur par quart de travail et par service de police.

Ottawa et la Gendarmeri­e royale du Canada sont en train de mettre au point un appareil capable de détecter la présence du THC (substance psychoacti­ve du pot) dans la salive. Mais on ne sait toujours pas s’il sera prêt à temps pour la légalisati­on du cannabis le 1er juillet 2018.

Le permis d’un conducteur ayant échoué ce test sera suspendu 90 jours.

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ROBIN CÔTÉ Président policiers municipaux

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