Elle veut trouver l’assassin de sa soeur
La jeune femme de 22 ans de Lanaudière a été étranglée et poignardée à 15 reprises il y a 20 ans
SAINT-FAUSTIN–LAC-CARRÉ | Une femme des Laurentides demande à un meurtrier toujours en liberté de lui révéler pourquoi il a tué sa soeur il y a 20 ans.
Sophie Champagne, 22 ans, a été étranglée au point où un os de son cou s’est fracturé. Elle a ensuite été poignardée à une quinzaine de reprises dans son domicile de Saint-Roch-de-l’Achigan, dans Lanaudière, le 18 novembre 1997. Deux coups de couteau l’ont atteint directement au coeur.
Le meurtrier n’a jamais été accusé et est toujours recherché. Même après deux décennies, la colère de Carole Champagne est toujours aussi intense. Elle veut trouver l’assassin, mais surtout savoir pourquoi sa soeur Sophie a été tuée.
Sophie Champagne avait été trouvée par son conjoint, qui avait quitté le travail plus tôt ce jour-là. L’arme du crime a aussi été récupérée dans l’appartement de Mme Champagne. Il n’y avait pas de signe d’introduction par effraction, de vol ou d’agression sexuelle, selon les journaux de l’époque.
SOUFFRANTE
La grande soeur de la victime, qui était âgée de 27 ans à l’époque, implore aujourd’hui le tueur de lui donner des réponses.
« Tout ce qui me reste maintenant, c’est de savoir pourquoi. Pourquoi on nous a enlevé toutes nos vies, nos souvenirs? Pourquoi? Juste ça », implore Carole Champagne.
Elle devient triste et morose chaque mois de novembre et n’arrive pas à faire son deuil.
« Ce n’est pas les policiers qui peuvent répondre aux questions qui me restent, c’est juste la personne qui m’a enlevé ma soeur », mentionne-t-elle.
Selon elle, c’est comme si on lui avait arraché la moitié du coeur quand Sophie Champagne a été assassinée, elle qui était une femme enjouée, artistique, rigolote et heureuse.
« J’aimerais tellement qu’on mette un visage sur le meurtrier ou la meurtrière », dit-elle.
Depuis la mort de sa soeur, Carole Champagne a enterré son père, puis sa mère. Sans autre frère ni soeur, il lui reste ses trois enfants et son conjoint.
« La vie, ce n’est pas supposé être comme cela. J’envie tellement les gens qui ont des soeurs ou des frères », dit-elle.
CONSOLER
Pour se consoler, elle chérit un beau moment passé avec sa soeur. Trois mois avant son meurtre, Sophie Champagne avait passé une semaine chez ses parents, qui demeuraient à un coin de rue de l’endroit où vivait Carole Champagne, à Rivière-Rouge.
Un soir, Sophie Champagne est allée chez elle, et les deux soeurs ont bu, ont ri et ont jasé toute la nuit. Carole Champagne l’a accompagnée à pied chez ses parents au petit matin. Elle a ensuite bordé sa petite soeur, qui était éméchée, mais très heureuse.
« Je l’ai revue après, mais pour moi, c’est ça le dernier vrai souvenir. Quand je l’ai couchée le soir », raconte-t-elle.
Par ailleurs, elle tient à remercier l’organisme Cold Cases Media pour un soutien qui lui fait grand bien.