L’ÉI perd sa dernière localité en Irak
Les djihadistes aussi en fâcheuse position en Syrie
BAGDAD | (AFP) L’Irak a repris hier en quelques heures la toute dernière localité tenue par le groupe État islamique (ÉI) sur son territoire, Rawa, infligeant une nouvelle défaite à l’organisation djihadiste qui ne contrôle plus que quelques zones désertiques à la frontière syrienne.
En Syrie, ravagée depuis 2011 par la guerre, l’ÉI est aussi dans une position critique, acculé dans son dernier bastion urbain, Boukamal, par les forces du président Bachar al-Assad.
En un peu plus de trois ans, l’organisation responsable d’exactions et d’attentats sanglants a vu son « califat » autoproclamé à son apogée en 2014 s’écrouler quasiment totalement. Cette année-là, elle régnait sur un territoire de sept millions d’habitants aussi grand que l’Italie à cheval sur la Syrie et sur un tiers de l’Irak.
PLUS QUE 4 %
Mais après Rawa, elle a désormais été chassée de tous les centres urbains d’Irak où elle exerçait un pouvoir militaire et administratif, et ses hommes ne tiennent plus que 4 % du pays, selon un spécialiste irakien.
« Ce qui a été libéré, ce sont des zones délimitées administrativement et peuplées. Mais les oueds, les oasis, les étendues désertiques vides qui toutes ensemble représentent 4 % du territoire irakien, sont encore entre les mains de l’ÉI », a expliqué Hicham al-Hachemi.
Ainsi, après la « libération » de Rawa, les forces irakiennes doivent ratisser de larges pans le long de la frontière avec la Syrie pour en chasser les derniers djihadistes.
MILITAIREMENT DÉFAIT
« Militairement, l’ÉI est défait, mais nous allons maintenant poursuivre ses résidus pour éradiquer leur présence », a expliqué, à l’annonce de la victoire à Rawa, le général Yahya Rassoul, porte-parole du commandement militaire irakien.
« Les jours du faux califat sont comptés », a écrit sur Twitter l’émissaire du président américain, Brett McGurk.
Il y a deux semaines à Al-Qaïm, les troupes gouvernementales et paramilitaires ont progressé rapidement à Rawa, ne rencontrant quasiment pas de résistance.
Les djihadistes, assurent militaires et responsables locaux, fuient généralement vers la Syrie peu avant l’arrivée des troupes irakiennes.