La Russie dépose un nouveau veto sur l’enquête des armes chimiques
NEW YORK | (AFP) La Russie a opposé, pour la deuxième fois en 24 heures, un veto à un projet de résolution du Japon prolongeant de 30 jours le mandat des experts internationaux du groupe JIM enquêtant sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie.
Cette résolution a été approuvée par 12 pays sur les 15, membres du Conseil de sécurité. Outre la Russie, la Bolivie a voté contre. La Chine s’est abstenue.
« La Russie nous fait perdre notre temps », a dénoncé l’ambassadrice américaine Nikki Haley, en soulignant qu’avec ses prises de position successives, « la Russie ne souhaitait pas trouver un terrain d’entente » avec ses partenaires du Conseil de sécurité.
Hier matin, lors de consultations à huis clos, l’ambassadeur russe adjoint Vladimir Safronkov avait annoncé que Moscou « n’accepterait pas le projet de texte japonais », selon un diplomate présent à la réunion.
À Moscou, le responsable russe de la non-prolifération au ministère des Affaires étrangères, Mikhail Ulyanov, avait aussi jugé inutile un renouvellement technique d’un mois. « Nous pouvons discuter et si cela devient productif, alors, dans un temps pas trop lointain, le Conseil de sécurité pourra prendre une décision pour prolonger les activités du JIM », avait-il dit, cité par l’agence de presse RIA Novosti. « Aucune raison actuellement de se précipiter », avait-il insisté.
LOURD DE CONSÉQUENCES
« La France est atterrée », a affirmé l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, en dénonçant un « veto particulièrement grave, lourd de conséquences pour la lutte contre les armes chimiques ». « Si le JIM n’est pas renouvelé avant minuit (5 h GMT aujourd’hui), il est dissous », a-t-il déploré.
Jeudi, l’ONU avait déjà connu un double échec dans ses tentatives de prolonger d’un an le mandat des enquêteurs. Moscou a d’abord mis son veto – le 10e concernant le dossier syrien – sur un projet de résolution des États-Unis, avant que son propre texte ne soit rejeté faute de majorité suffisante (9 voix) parmi les 15 membres du Conseil.