Prévenez l’évitable
Trop de pêcheurs ont délaissé leur équipement en le rangeant dans un coin pour ne le reprendre qu’au printemps prochain.
La majorité d’entre nous travaille de nombreuses heures pour arriver à cumuler un salaire décent. Après avoir payé nos divers frais fixes et variables, il ne reste habituellement qu’un petit pourcentage de notre paye que nous pouvons allouer à nos activités. Lorsqu’on investit plusieurs dollars pour l’achat d’une bonne canne et d’un moulinet haut de gamme, on s’attend à ce qu’ils offrent des performances dignes de mention des années durant. Même s’ils vous semblent bien entreposés pour l’hiver, sachez qu’il y a quand même certaines attentions à leur apporter pour maximiser leur durée de vie.
CONSEILS
J’ai récemment rencontré un réparateur certifié, Dominic Lavoie, de la firme Dominic Lavoie Outdoor, de Saint-Bernard-de-Lacolle, pour en savoir plus sur les soins à apporter à vos cannes et moulinets pour qu’ils durent plus longtemps, que vous les ayez utilisés une seule fois ou à de multiples reprises. Voici l’essentiel de ses propos.
La première chose à faire est de bien nettoyer toutes les parties externes de votre ensemble afin d’éliminer toutes traces de saleté ou d’excédent de lubrifiant avec une mousse SOS et un mélange d’eau et de bicarbonate de soude.
Desserrer ensuite toutes les tensions de vos moulinets, qu’il s’agisse du système de freinage ou de ralentissement de la course de la bobine des lancers lourds. Retenez qu’un frein qui demeure appliqué avec insistance pendant plusieurs mois aplatira inévitablement les rondelles internes, ce qui l’affaiblira dans un premier temps pour engendrer par la suite un fonctionnement saccadé. Pour ce qui est des baitcasts, les tensions magnétiques et manuelles perdront de leur efficacité à long terme si on les sollicite inutilement.
Les engrenages internes doivent être bien lubrifiés. Si vous êtes bricoleur un tant soit peu, vous pouvez procéder au huilage et au graissage des diverses pièces. Vous devez toutefois savoir qu’il est déconseillé d’utiliser des huiles en aérosol achetées à la quincaillerie du coin, car certains de ces produits deviendront collants au contact de l’eau rendant ainsi vos moulinets inutilisables. Optez plutôt pour des huiles et des graisses offertes par les manufacturiers euxmêmes, comme la Quantum Hot Sauce, par exemple. Assurez-vous toutefois de mettre les bons lubrifiants aux bons endroits. Normalement, on applique de l’huile sur les roulements à billes et de la graisse sur les engrenages. Dans le cas contraire, vous aurez certainement des problèmes. Si vous n’êtes pas à l’aise d’effectuer ce genre d’entretien, rendez-vous dans un centre de service près de chez vous qui pourra le faire pour quelques dollars seulement.
À cette étape, faites tourner rapidement la poignée de votre moulinet sur elle-même. Si vous entendez des bruits bizarres ou s’il y a des vibrations anormales, vous devrez le faire réparer maintenant afin d’éviter les congestions printanières chez les réparateurs. Profitez-en aussi pour vérifier le bon fonctionnement du système de freinage et de l’anse de panier.
ENTREPOSAGE
Si tout semble en ordre, vous pouvez maintenant ranger vos équipements à l’abri de la poussière et de l’humidité excessive. Disposez vos cannes parfaitement à l’horizontale ou à la verticale. Ne les placez surtout pas en angle, accotées sur un mur ou un meuble (de façon à ce qu’elles soient légèrement courbées), car elles pourraient se déformer avec le temps.
Au cours des semaines à venir, profitez-en pour sabler doucement les lièges de vos perches afin de leur redonner un beau fini. Puis, servez-vous d’une boule de ouate que vous étirerez pour la rendre moins compacte et introduisez-la dans les guides de vos cannes. Si un ou plusieurs de ces derniers sont brisés ou craquelés, il y aura des petits filaments de ouate qui resteront accrochés sur les portions endommagées. Vous devrez inévitablement les faire réparer, car elles éroderont votre précieux fil à pêche chaque fois qu’il sera en contact avec la partie abîmée.
Vous devez dévider tout le monofilament et le fluorocarbone que vous avez emmagasinés sur vos bobines, car, à force d’avoir été utilisés et d’être exposés aux rayons du soleil, ils ont certainement perdu certaines de ses caractéristiques qui les rendaient si performants. Pour ce qui est du fil tressé, sachez qu’il a une durée de vie plus longue. Par souci d’économie, certains retireront la tresse enroulée pour la transférer avec peu de pression sur une plus grosse bobine. Cette dernière devra être entreposée dans un endroit frais et sec. En revanche, souvenez-vous que le fil est le seul lien entre vous et le poisson. Votre corde a peut-être subi de petites lacérations qui pourraient vous faire perdre le trophée tant espéré. Changez-la sans hésitation, car, à la suite de son contact avec l’eau, elle peut engendrer un micro-environnement humide et indésirable.
Pour en savoir plus, composez le 514 583-3474.