Le Journal de Montreal

Il faut un coup d’éclat

Au moment où l’on croit qu’il parviendra à sortir du bourbier dans lequel il s’est empêtré, le Canadien trouve le moyen de s’enliser davantage dans la médiocrité.

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@ quebecorme­dia.com

Tout baignait dans l’huile jeudi soir, surtout après une première période où le Tricolore avait pratiqueme­nt frôlé la perfection contre les Coyotes de l’Arizona, la pire formation de la Ligue nationale.

Deux buts bien orchestrés, des présences plus fréquentes de Shea Weber dans le territoire offensif, bref, le Canadien allait assurément atteindre la moyenne de ,500.

Vous allez me dire qu’il s’agit d’une mince consolatio­n. C’est vrai, sauf que dans les circonstan­ces, on prend ce qui passe, n’est-ce pas ?

Bon, on reprend les hostilités, un début de deuxième période qui rappelle les pires moments d’une saison déjà marquée par un manque d’effort. Et à domicile, le Canadien s’est écrasé trois fois alors que la victoire était à sa portée.

Il faudra peut-être se rendre à l’évidence, même si la saison est encore jeune, et que le classement des équipes n’a jamais été aussi serré. Donc, il faudra se rendre à l’évidence que cette équipe n’a peut-être pas les effectifs pour atteindre les séries éliminatoi­res.

MIRAGE

Il va falloir un coup d’éclat pour ramener tout le monde sur les rails et c’est la responsabi­lité du directeur général, l’architecte de cette formation, d’apporter des changement­s majeurs au plan établi au cours de l’entre-saison.

C’est clair que ça ne fonctionne pas.

Oublions pour l’instant le dossier Carey Price. Je veux bien croire que les succès de l’équipe étaient en grande partie basés sur les performanc­es du gardien. Il n’est pas là et Charlie Lindgren fait le boulot. Alors… Quand une équipe accorde cinq buts à la pire attaque de la Ligue, quand les unités spéciales cèdent le pas aux Coyotes, il y a un problème.

Il y a eu une petite lueur d’espoir il y a quelques semaines, quand le Canadien s’est mis à remplir le filet adverse. Mais ce n’était qu’un mirage. Depuis, on est rapidement revenu à la réalité et elle n’offre rien de bien rassurant.

RELÈVE DÉFICIENTE

Est-ce que la défense sera meilleure avec le temps ? Euh… on peut en douter. C’est vrai, on n’a pas encore vu David Schlemko, qui était sur la troisième paire de défenseurs des Sharks de San Jose, l’an dernier.

Et quand Jordie Benn occupe une place dans le top 4, ça illustre très bien les ennuis de cette brigade défensive que les penseurs de l’équipe croyaient supérieure à celle de l’an dernier.

Est-ce que l’attaque va s’améliorer ? Euh… on peut en douter. J’aime bien Jonathan Drouin, mais peut-on lui dénicher un joueur de… centre ?

Entre-temps, on passe un temps fou à trouver les bons effectifs pour le… quatrième trio. N’est-ce pas là l’indice que la relève est pratiqueme­nt inexistant­e ?

Il faudra s’y faire.

PEUR DE PERDRE

Ce sera une saison à l’image de celle que nous ont proposée les 20 premiers matchs de la saison.

C’est une équipe correcte, une équipe qui n’a toutefois pas de personnali­té. C’est quoi le Canadien ? Une équipe défensive ? Une équipe capable de s’illustrer en attaque ?

Les premiers résultats ont donné des résultats ambigus. On ne sait pas. Pendant tout ce temps, Claude Julien prône l’efficacité défensive. Quand on utilise Tomas Plekanec au début de la période de prolongati­on, c’est qu’on a peur. On a peur de perdre. On laisse sur le banc les effectifs qui pourraient pourtant améliorer les chances de gagner le match, des joueurs comme Drouin, Galchenyuk et Pacioretty.

Pour le moment, disons que c’est une formation correcte. Capable du meilleur, comme il se pourrait que le Tricolore fasse la vie dure aux Maple Leafs de Toronto, mais aussi capable du pire comme échapper trois avances dans un match contre la pire formation de la Ligue.

En fin de compte, une moyenne de ,500 ne procure pas une qualificat­ion pour les séries éliminatoi­res.

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