Le Journal de Montreal

Un mot vieux de 2000 ans

- PRISCA BENOIT

« Lupanar » provient du mot lupa, qui signifie louve en latin. C’était le surnom qu’on donnait aux prostituée­s de l’époque.

Les Romains utilisaien­t déjà ce terme pour désigner les bordels. D’ailleurs, on peut toujours visiter les vestiges d’un lupanar à Pompéi en Italie.

Selon le dictionnai­re Le Petit Robert, son usage est apparu vers 1532 en français. Aujourd’hui, on l’utilise seulement dans un usage littéraire. On le considère même comme un archaïsme.

La linguiste et auteure Anne-Marie Beaudoin-Bégin s’explique mal pourquoi le Registrair­e des entreprise­s refuse l’utilisatio­n d’un mot si peu connu. « C’est de pousser un peu loin dans la recherche de ce que ça veut dire », croit-elle.

JURON

D’un autre côté, celle qui se fait appeler l’« insolente linguiste » ne voit pas l’intérêt de débattre sur l’utilisatio­n d’un mot en particulie­r, surtout lorsqu’il a une connotatio­n négative. « C’est quoi le message qu’on veut passer ? »

Quant au mot « bordel », au Québec, il est beaucoup plus utilisé comme un synonyme de « désordre ». « Ce n’est pas comme en France où on l’utilise beaucoup comme un juron. »

Au Registre des entreprise­s, aucun nom ne contient le terme « lupanar ». Par contre, au moins 24 comprennen­t « bordel » ou un jeu de mots qui va dans ce sens.

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