Une claque pour Trump
J’ai bien ri en lisant un message Facebook mardi qui annonçait : « Si Roy Moore remporte la course sénatoriale, je ne pourrai plus jamais écouter Sweet Home Alabama », l’hymne national officieux de cet État du sud des États-Unis dont on parle beaucoup depuis quelques semaines.
La course sénatoriale entre le républicain Roy Moore, qui partait gagnant, et le démocrate Doug Jones a tenu non seulement l’État, mais l’Occident au complet en haleine. C’était aussi un test pour Trump.
Les électeurs de l’Alabama, État pauvre ultraconservateur, allaient-ils choisir un républicain accusé de pédophilie, ouvertement raciste et homophobe ou un procureur démocrate qui a fait condamner deux membres du KKK accusés du meurtre de quatre fillettes noires ?
À la surprise de tous, Doug Jones est devenu mardi le premier sénateur démocrate élu en l’Alabama en 25 ans. Toute une claque pour Trump.
VOTER CHANGE LES CHOSES
Doug Jones a gagné, de peu, mais a gagné néanmoins. Les démocrates reprennent goût à la vie politique même s’il leur reste du chemin à parcourir avant de redevenir présentables aux présidentielles. Mais leur pronostic est bon alors que les républicains, plus divisés que jamais, et fragilisés par un président de plus en plus erratique, ressemblent à un navire en perdition.
Mais la grande victoire de cette élection n’appartient pas tant aux politiciens qu’aux électeurs de l’État, surtout aux femmes noires, qui ont voté en masse, contrairement à leurs habitudes. La communauté s’est mobilisée, comme elle l’avait fait dans les années 1960 plaçant l’Alabama au coeur de la lutte pour les droits des Noirs aux États-Unis.
C’est une victoire démocrate, mais aussi une victoire pour la décence, la justice, l’égalité ainsi que le droit des filles et des femmes de vivre sans être harcelées et agressées.
Vive Sweet Home Alabama !