Un sport d’ici fait le tour du monde
C’est la passion d’un Québécois pour les gros ballons lancés dans les foules qui est à l’origine du kin-ball
D’abord un sport créé au Québec pour faire bouger les enfants, le kin-ball a gagné du terrain à travers le monde, si bien que les athlètes canadiens se sont envolés au Japon cet automne pour la Coupe du monde.
Comme presque chaque année, les gagnants ont été les deux équipes canadiennes, composées exclusivement de joueurs québécois.
« Le fondateur du kin-ball a eu l’idée de créer le sport dans un spectacle de rock, raconte, amusé, le président de la Fédération internationale de kin-ball, Pierre-Julien Hamel. Il voyait à quel point les spectateurs aimaient les gros ballons de foule et il s’est dit qu’il pourrait les utiliser pour en faire un sport. »
COUPE DU MONDE
Le sport au ballon de 1,22 m a fait du chemin depuis cette idée de 1986. Douze pays, dont la France, le Japon, le Danemark et la Corée, se sont rencontrés lors de la dernière Coupe du monde, du 30 octobre au 5 novembre, mais il existe aujourd’hui 16 fédérations de kin-ball sur la planète.
Plus encore, une quarantaine de pays pratiquent ce sport, selon Pierre-Julien Hamel.
« Je ne compte même plus le nombre d’enseignants que j’ai rencontrés, probablement près de 15 000, racontet-il. J’ai fait 37 pays pour parler du kin-ball. »
Les règles du jeu sont assez simples, selon M. Hamel. Trois équipes s’affrontent en même temps sur le terrain. L’équipe en possession du ballon doit nommer une équipe adverse qui devra attraper la balle. Les joueurs interpellés peuvent attraper le ballon avec n’importe quelle partie du corps. S’il tombe, les deux équipes adverses font un point, sinon la partie continue.
PREMIÈRES PLACES
L’équipe des femmes, qui n’a jamais connu de défaite en Coupe du monde, a bien failli perdre cette fois-ci. Le top 3 mondial s’affrontait pour la dernière partie, avec le Canada, le Japon et la France.
« On peut dire qu’on a rencontré notre homme, lance le directeur général de kinball Canada, Marc-André Laliberté, aussi entraîneur adjoint de l’équipe féminine. Le Japon a complètement changé de style de jeu pour essayer de nous battre, et ç’a bien failli marcher. »
Quant aux hommes, ils ont connu une finale rêvée en affrontant le Japon et la République tchèque.
« Le Japon était l’équipe à battre, s’exclame-t-il. La seule fois où le Canada a fini deuxième, c’était contre eux à la Coupe du monde de 2015. »
Mais les préjugés contre le kin-ball persistent, se désole M. Laliberté. Encore aujourd’hui, plusieurs considèrent le sport comme un simple jeu d’école primaire.
« Les gens changent d’avis quand je leur montre les vidéos de nos équipes en Coupe du monde », rigole le directeur.