Noël joyeux grâce aux policiers
Deux patrouilleurs de Longueuil ont décidé de venir en aide à un garçon de huit ans et à ses parents
Ébranlés après avoir porté assistance à un jeune couple et leur enfant de huit ans en crise dans leur logis pratiquement sans meubles ni nourriture, des policiers ont relevé leurs manches afin de leur assurer un beau Noël.
« En 25 ans, je n’ai jamais vu une problématique aussi intense. On a réalisé que ces gens étaient réellement dans le besoin. On s’est dit qu’on pourrait les aider », lance Daniel Jouhannet, policier à Longueuil.
À la fin du mois dernier, le patrouilleur et son partenaire Vincent Barrette ont été appelés d’urgence dans un petit logement de Longueuil. Le couple sur place peinait à contrôler leur enfant de huit ans en crise.
Outre la situation délicate du garçon, les policiers ont été frappés par l’état des lieux ainsi que par les ressources limitées des parents.
Le demi-sous-sol était dépourvu de meubles, les armoires étaient vides. Dans la chambre principale, le couple se partageait un lit simple en mauvais état. Et dans la cuisine, il n’y avait aucune chaise autour de la table.
« On en avait des chaises, mais elles ont toutes cassé. On n’a pas encore eu l’occasion d’en racheter », explique Pascal Roy.
L’homme et sa conjointe, Nadia Poulin, vivent en effet avec un budget très serré. Leur enfant, Narémyal, ne va à l’école que les matins de semaine en raison de ses problèmes de santé. Le reste du temps, les parents doivent s’occuper de lui, ce qui complique la quête d’un emploi.
LISTE DE BESOINS
« On s’occupe de lui à temps plein. On a besoin constamment d’être deux en raison de ses graves problèmes », dit Mme Poulin.
Déterminés à venir en aide à la famille, les patrouilleurs Jouhannet et Barrette ont demandé aux parents démunis de fournir une liste de choses dont ils auraient besoin.
« À notre grande stupéfaction, leurs besoins étaient des ustensiles, de la vaisselle, des chaises. On s’entend que ce sont des choses de base », explique l’agent Jouhannet.
Voyant les demandes modestes de la famille, les policiers ont décidé de dresser eux aussi une liste de biens essentiels pour combler leurs besoins les plus criants.
« Il y avait plusieurs choses auxquelles ils n’avaient pas pensé. Par exemple, ils n’avaient même pas de draps. On a rajouté environ 50 et 60 articles à la liste », ajoute l’agent Barrette, policier depuis 6 ans à Longueuil.
« LE PLUS BEAU NOËL »
Les parents n’en croyaient pas leurs yeux mardi soir lorsque les policiers ont débarqué chez eux pour leur remettre les nombreux biens recueillis en quelques jours.
Aidés de leurs collègues et de leurs proches, ils ont récolté pour environ 5000 $ en dons : sécheuse, chaises, lit, matelas, grille-pain, cafetière, poêles.
Il y avait également une dizaine de sacs d’épicerie remplis de conserves, de pâtes, de céréales. Avant de quitter les lieux, les policiers se sont aussi assurés de remplir le frigo, qui était pratiquement vide, de pâtés à la viande, d’une dinde, de fromage ou de lait.
« Avec tout ça, c’est sûr qu’on va passer le plus beau des Noëls », lance M. Roy, stupéfait de voir les policiers apporter autant de matériel chez lui.
Sa conjointe se dit pour sa part touchée de l’aide reçue juste avant les Fêtes.
« On voit souvent dans les journaux des gens qui reçoivent des cadeaux, de l’aide. On pense que ça arrive juste aux autres, mais là, c’est à nous que ça arrive. On est vraiment contents », ajoute Mme Poulin.
POLICIERS FIERS
Après leur visite chez les Roy-Poulin, les deux policiers instigateurs de cette bonne action se sont dits fiers d’avoir accroché un sourire au visage de cette famille.
« Des gens démunis, on en voit régulièrement. Mais de voir ces parents si dépourvus, avec les problèmes de leur fils, je n’ai jamais vu ça. Ils ont aussi le droit d’avoir un moment de bonheur. Je suis fier de faire ça pour eux », déclare Daniel Jouhannet.
« Ce qui me touche le plus, c’est que tous mes collègues [à la police de Longueuil] ont embarqué dans le projet les yeux fermés. C’est une fierté de voir qu’on a pu les aider pas mal plus que ce qu’on pensait », conclut l’agent Barrette.