Mobilisation pour une victime de la mosquée
L’homme paralysé a besoin d’une résidence adaptée
QUÉBEC | Des Canadiens de partout se mobilisent pour donner à Aymen Derbali les moyens de retrouver sa liberté, près d’un an après la tuerie qui lui a paralysé les jambes, à la mosquée de Québec.
Le père de trois enfants a souvent été décrit comme un héros pour avoir tenté d’attirer l’attention du tireur sur lui et ainsi protéger les autres fidèles, le 29 janvier 2017. Ce qui lui a valu sept balles, dont l’une s’est logée dans la moelle épinière. L’homme de 41 ans a appris qu’il ne marchera plus jamais, rapportait Le Journal cet été.
Plus de 155 000 $ avaient été amassés en fin d’après-midi, hier, sur la plateforme de sociofinancement LaunchGood, pour permettre à Aymen Derbali d’emménager dans une maison adaptée à ses besoins quand il quittera l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, où il reçoit toujours des soins.
« UN HUMANISTE »
C’est l’association musulmane DawaNet, basée près de Toronto, qui a instauré la campagne après la vague de sympathie suscitée par la publication d’un reportage du Globe and Mail, à la mi-décembre.
Le cofondateur du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, a salué cette initiative qui s’ajoute aux efforts déployés par les musulmans de Québec depuis qu’il est devenu évident que le survivant ne réintégrerait jamais son ancien appartement.
Aymen « est un monsieur très humaniste », a-t-il souligné. « Il aime beaucoup rendre service à des communautés, il est toujours serviable ». C’est maintenant à son tour de recevoir de l’aide, a-t-il exprimé.
Dans une entrevue pour souligner les six mois de l’attentat, à la fin juillet, Aymen Derbali avait signifié sa volonté de demeurer à Québec. « Il faut continuer de vivre en harmonie avec nos concitoyens québécois. Il faut continuer à ouvrir nos portes et braver la peur et la crainte », avait-il dit au Journal.
CONCERT-BÉNÉFICE
Par ailleurs, les gens de Québec pourront aussi témoigner leur solidarité au père de famille, le 11 mars, lors d’un spectacle-bénéfice à l’initiative d’une musicienne qui a grandi dans la Capitale-Nationale.
« Je me suis sentie interpellée, je voulais faire quelque chose », a expliqué Béatrice Madeleine Cadrin, qui a été chef de choeur à la chorale de la cathédrale Holy Trinity pendant des années. L’Église anglicane a immédiatement accepté d’accueillir le concert qui mêlera de la musique classique et d’autres sonorités rappelant la culture musulmane.