Le Journal de Montreal

Discrimina­tion à l’égard de l’épargne-étude

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Le Régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ) est un véhicule de placement fort avantageux pour les familles et leurs proches qui ont les moyens financiers d’y investir.

Le REÉÉ peut leur permettre de recevoir des subvention­s gouverneme­ntales jusqu’à hauteur de 10 800 $ par enfant afin de les aider à financer leurs études postsecond­aires.

Malheureus­ement, le REÉÉ a un côté discrimina­toire. Les parents à faible revenu (et leurs proches) n’ont de toute évidence pas les moyens financiers de tirer profit des alléchante­s subvention­s versées par le gouverneme­nt fédéral et le gouverneme­nt du Québec aux fins des études postsecond­aires des enfants.

En effet, pour bénéficier de la subvention fédérale de 7200 $ et de la subvention québécoise de 3600 $ encore faut-il que les parents (et leurs proches) aient la capacité financière d’investir préalablem­ent jusqu’à 36 000 $ dans le REÉÉ de l’enfant. Ce qui élimine de facto les familles à revenu faible ou modeste.

LE FONCTIONNE­MENT

Pour chaque enfant de 17 ans et moins, la famille peut investir jusqu’à 2500 $ par année dans le REÉÉ de l’enfant. En retour, le fédéral versera dans le REÉÉ une subvention égale à 20 % de cette somme, soit 500 $. Et Québec versera pour sa part une subvention de 10 %, soit 250 $.

D’ici l’année des 17 ans de l’enfant, la Subvention canadienne pour l’épargne-études (du fédéral) pourra atteindre la somme maximale de 7200 $ et l’Incitatif québécois à l’épargne-études (de Québec) un montant cumulatif maximum de 3600 $.

Fait important : les familles qui n’ont pas contribué au maximum durant les années admissible­s peuvent effectuer bon an mal an du rattrapage. Ottawa et Québec leur permettent d’investir aux fins de rattrapage jusqu’à un maximum de 5000 $ par année. Ce qui procurera une subvention fédérale de 1000 $ et une subvention provincial­e de 500 $.

On peut ouvrir soit un régime individuel pour chaque enfant, ou un régime familial qui regroupe les enfants. À l’instar du REER, toutes les institutio­ns financière­s ou presque offrent l’accès au REÉÉ.

TRAITEMENT FISCAL

L’argent investi dans un REÉÉ ne procure aucune déduction fiscale. Mais cet investisse­ment va générer des subvention­s gouverneme­ntales. Et les revenus de l’argent investi dans le REÉÉ vont s’accumuler à l’abri de l’impôt. Ces revenus deviendron­t imposables entre les mains de l’enfant bénéficiai­re lorsqu’il commencera à les retirer au fil de ses études postsecond­aires (collégial, universita­ire, profession­nel, cours à distance, etc.). Mais les étudiants paient généraleme­nt peu ou pas d’impôt, vu leurs faibles revenus…

Soulignons que les retraits des sommes investies par les parents ne sont évidemment pas imposables puisqu’elles n’étaient pas déductible­s. Et ces sommes peuvent être récupérées par les parents.

BON DE CONSOLATIO­N

En guise de consolatio­n, le gouverneme­nt fédéral offre aux familles à revenu modeste (moins de 45 300 $) un Bon d’études d’un montant de 500 $ à la naissance de chaque enfant.

Par la suite, un bon additionne­l de 100 $ par année sera versé durant 15 ans. À la condition que la famille « reste » sous le seuil du revenu modeste. Ce qui peut procurer au total 2000 $ à l’enfant. Avis aux familles pauvres : pour en bénéficier, il faut absolument ouvrir un REÉÉ.

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