Le Journal de Montreal

Votre propriétai­re reprend son logement : devez-vous accepter ? AVIS

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D’ici au 31 décembre, vous recevrez peut-être un avis de votre propriétai­re qui souhaite reprendre son logement. Peut-il le faire ? À quelles conditions ?

PAS POUR N’IMPORTE QUELS MOTIFS

Pour reprendre son logement, votre propriétai­re doit avoir, au choix, le projet de : √ l’habiter lui-même ; √ loger ses enfants ou ses parents ; √ loger un ex-conjoint dont il est le principal soutien ; √ loger un parent par alliance dont il est le principal soutien (belle-mère, bellesoeur, gendre…). Sauf exception, la loi interdit au propriétai­re de reprendre le logement si vous ou votre conjoint remplissez ces conditions : √ êtes âgé de 70 ans ou plus ; √ habitez le logement depuis 10 ans ou plus ; √ avez un revenu annuel qui vous rend admissible à un logement à loyer modique (HLM).

UN DÉLAI À RESPECTER

S’il souhaite reprendre son logement, votre propriétai­re doit vous aviser par écrit. Le délai pour vous aviser dépend du type de bail : √ 6 mois avant la fin du bail, s’il est de plus de 6 mois ; √ 1 mois avant la fin du bail, s’il est de 6 mois ou moins ; √ 6 mois avant la date prévue pour la reprise, si le bail est à durée indétermin­ée.

Au Québec, la majorité des baux commencent le 1er juillet et se terminent le 30 juin. Si c’est votre cas, vous devez être averti d’ici le 31 décembre en cas de reprise de logement.

L’AVIS DE REPRISE DOIT PRÉCISER :

√ la date prévue pour la reprise ; √ le nom de la personne que le propriétai­re souhaite loger à votre place et, s’il y a lieu, son lien de parenté avec lui.

Vous avez un délai d’un mois pour prévenir votre propriétai­re de votre décision d’accepter ou de refuser de quitter le logement. Vous pouvez aussi essayer de vous entendre avec lui, par exemple pour obtenir une compensati­on financière ou un délai supplément­aire.

Si vous ne répondez pas, cela équivaut à un refus.

SI VOUS REFUSEZ

Si vous refusez, votre propriétai­re doit demander à la Régie du logement l’autorisati­on de reprendre le logement. Il devra alors prouver qu’il veut vraiment reprendre le logement pour les motifs prévus dans l’avis.

SEREZ-VOUS INDEMNISÉ ?

Si la Régie du logement autorise la reprise du logement, elle peut aussi imposer des conditions comme le paiement d’une indemnité pour les frais de déménageme­nt.

Il peut arriver qu’un propriétai­re reprenne son logement pour des raisons autres que celles permises par la loi, qu’il tente de vous nuire ou qu’il agisse de façon excessive ou déraisonna­ble. On dit alors qu’il agit avec mauvaise foi. Dans ce cas, vous pourriez demander à la Régie du logement d’obliger votre propriétai­re à vous verser une indemnité.

REPRISE OU ÉVICTION ?

Attention : la reprise de logement n’est pas la même chose que l’éviction. Un propriétai­re peut évincer son locataire dans certaines situations, par exemple pour subdiviser le logement. Consultez le site web de la Régie du logement pour en savoir plus sur l’éviction.

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