Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Peut-on vivre le visage voilé ?

Je suis tellement déçue de notre façon de raisonner sur les raisons qu’on peut avoir ou pas de se voiler la face. En dehors de toute religion et de tout principe de vie politique, dans mon esprit à moi, il est essentiel d’avoir le visage découvert dans nos relations avec autrui parce que ça fait partie du plus élémentair­e respect qu’on doit avoir les uns pour les autres. Autrement dit, ça fait partie du gros bon sens.

Il y a quelques années, j’ai rencontré une femme vêtue d’une burka. Si vous saviez à quel point ça m’a mise mal à l’aise ! Tout comme je ne pourrais me résigner à recevoir un service de la part d’une femme portant un niqab. Vous allez me dire que c’est pareil pour une personne portant des verres fumés ou encore une cagoule. Mais moi je dis que non puisque, dans ces cas-là, on peut lui demander de les retirer. Ce qu’on ne peut demander à une personne portant le niqab.

J’ai apprécié l’article de Denise Bombardier « Mon témoignage sous niqab » dans lequel elle racontait comment elle avait surpris ses amies lors d’une soirée en revêtant ce costume. Pareil pour les réactions des citoyens alors qu’elle l’a revêtu pour aller dans la rue. Même l’ex-maire Coderre en a rajouté quand il a dit qu’à la suite de la loi 62, les chauffeurs d’autobus allaient devoir devenir des policiers si on voulait que la loi soit suivie, et que ça n’avait pas de bon sens.

Et pourquoi ça n’aurait pas de bon sens ? Rappelez-vous que lorsque la loi sur l’arrêt du tabagisme dans les espaces publics a vu le jour, tout le monde (chefs de bureau, directeurs d’entreprise­s, restaurate­urs, etc.) disait à la ronde « on ne veut pas devenir des policiers de la cigarette ». Pourtant, de nombreuses années plus tard, ça fait partie de nos moeurs de ne plus fumer dans les espaces publics. Une fois une loi passée, si elle est assortie d’amendes pour les récalcitra­nts, si une bonne sensibilis­ation est faite et si la pression sociale se fait sentir, on la respecte cette loi.

Je comprends vos réticences à voir apparaître de plus en plus de femmes totalement voilées (niqab ou burka) dans notre environnem­ent. C’est une perspectiv­e qui m’inquiétera­it moimême. Mais pour le moment, ce n’est absolument pas le cas. Certes, certaines musulmanes portent le hidjab, ce voile qui ne couvre que la tête et les cheveux et on ne peut l’interdire à cause de la Loi sur les droits de la personne qui condamne toute forme de discrimina­tion.

La souffrance d’un beau bonhomme

Je suis un septuagéna­ire qui a tout pour être heureux : un emploi prestigieu­x, le pouvoir, un ancien mannequin comme femme, un superbe sourire et, par-dessus tout, un magnifique toupet jaune qui fait l’envie de tout le monde. De plus, je suis reconnu pour ma douceur et ma subtilité en plus d’être la fierté de mon pays. Pourtant, il y a des gens méchants qui se moquent de moi, ce qui me rend extrêmemen­t malheureux. Je suis une victime, Louise. Je voudrais tant me sentir bien dans ma peau. Aide-moi je t’en supplie ! Toi seule peux me comprendre. Un homme en mal d’amour

J’ai pensé à une blague en lisant votre lettre tellement la descriptio­n de vous-même ressemble à celle de Donald Trump. Mais au cas où ça n’en serait pas une, je vais vous servir le commentair­e de ma mère dans ma jeunesse quand on se plaignait le ventre plein. C’est-à-dire quand on se plaignait pour des riens sans importance. « Si tu ne vaux pas une risée, tu ne vaux pas grand-chose, ma fille ! » Ça replace les esprits de se faire dire ça et ça oblige le candidat au désespoir à regarder sa chance au lieu de s’apitoyer sur le peu que le sort ne lui a pas accordé. Hélène

Pensée du jour Rappelle-toi que personne n’a jamais une seconde chance de faire une première bonne impression. – Anonyme

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