Le Journal de Montreal

Joie et misère pour Brian Boyle

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AGENCE QMI | L’attaquant des Devils du New Jersey Brian Boyle souhaite, à l’image de son équipe, continuer de renverser les pronostics, lui qui a reçu un diagnostic de leucémie myéloïde chronique pendant la saison morte. Cependant, son combat quotidien est loin d’être une partie de plaisir.

Au moment où la troupe de l’entraîneur-chef John Hynes surprend la planète hockey avec une fiche de 21-9-5 et un total de 47 points lui valant le sommet de la section Métropolit­aine, Boyle prend toujours du mieux à l’extérieur de la patinoire et aussi sur la surface glacée. Il a d’ailleurs inscrit 10 buts et six mentions d’aide pour 16 points en 25 joutes depuis son retour au jeu.

Toutefois, la partie se jouant à l’intérieur de son corps n’est pas encore gagnée.

« Les jours de match, c’est toujours compliqué, a mentionné au quotidien New York Post celui devant prendre deux pilules en journée et autant le soir, chaque fois avec l’estomac vide. Normalemen­t, j’essaie de manger le plus possible immédiatem­ent après la partie. Puis, j’attends deux heures avant d’avaler mes médicament­s. Rendu là, il est 1 h-1 h 15 du matin. »

UN CALVAIRE

Boyle est aussi revenu sur ses consultati­ons médicales, qui ont été passableme­nt émotives. Quand il a su en septembre que son taux de globules blancs était trop élevé, il espérait obtenir de meilleures nouvelles.

« J’avais dit à ma femme que c’était peut-être la maladie de Lyme, a-t-il admis. Je fus pétrifié [à l’annonce du verdict], j’ai immédiatem­ent pensé à mes enfants et à mon épouse. Cela me semblait injuste. Nous formons un jeune couple avec des jeunes enfants… ceux-ci vont-ils se souvenir de moi ? Vais-je mourir ? Est-ce juste pour eux de grandir sans père ? Que fera ma femme ? »

Également, le joueur d’avant — pour qui l’attente du diagnostic a paru une véritable « éternité » — a eu, avant l’annonce de sa maladie, une pensée pour son père, un survivant du cancer du rein et du poumon.

« Je me rappelais de lui quand il était très malade, avant qu’on connaisse l’ampleur de ses ennuis. […] Je me souviens de la couleur de sa peau et que son poids et son niveau d’énergie étaient vraiment bas. Mon visage était correct de mon côté, mais j’étais réellement fatigué [cet été], a-t-il comparé. Je ne pouvais pas expliquer cela. Ma motivation avait disparu, quand je jouais au golf, je ne me préoccupai­s pas de finir ou non ma ronde. »

UNE CHANCE

Le vétéran s’estime néanmoins chanceux, d’autant plus qu’il croyait à un certain moment que le cancer s’était attaqué à son fils de 2 ans et demi, Declan.

« Il avait une immense excroissan­ce au menton. On dirait que l’os allait sortir du visage. C’était quelques semaines après moi. On a beaucoup prié, car nous étions très préoccupés ; on pensait au sarcome d’Ewing, a-t-il affirmé. Heureuseme­nt, ce n’était pas ça. Le médecin avait des larmes aux yeux quand il nous a dit que ce n’était pas ce qu’il croyait. »

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