Un ambulancier décède en attendant l’ambulance
Les collègues de l’homme de 24 ans ont mis 17 minutes avant d’arriver
QUÉBEC | Un jeune ambulancier de 24 ans a succombé dans la nuit de mardi à hier à un arrêt cardio-respiratoire alors qu’aucune ambulance ne se trouvait à proximité sur le territoire de Lévis. Ses collègues ont mis 17 minutes avant d’arriver à son secours.
Les ambulanciers de Lévis étaient sous le choc hier au lendemain de cette nuit tragique au cours de laquelle un autre patient est décédé d’un arrêt cardio-respiratoire en attente d’une ambulance.
Le président-directeur général de Dessercom, Maxime Laviolette, était fort secoué, hier, à l’annonce du décès de Hugo St-Onge.
« C’est un collègue qui était vraiment apprécié de tous », a-t-il indiqué au Journal.
Une enquête interne est en cours, pour éclaircir les circonstances de l’événement, a-t-il ajouté. Il ne fait pas de lien entre le décès et le délai avant l’arrivée de l’ambulance. Depuis des mois, les ambulanciers de Québec et de Lévis réclament plus d’effectifs. Le ministre de la Santé en a ajouté dans certaines régions, notamment sur la Rive-Nord, mais pas sur la Rive-Sud.
NON DISPONIBLE
Un appel a été fait à 0 h 35 hier, pour obtenir un véhicule au domicile de l’ambulancier dans le quartier de Saint-Jean-Chrysostome, à Lévis.
Aucun véhicule n’était disponible à Lévis. Les premiers répondants sont arrivés au domicile du jeune homme avant l’ambulance.
C’est donc un véhicule de Saint-Charles, dans Bellechasse, qui s’est rendu sur place après avoir été avisé à 0 h 40. À l’arrivée des ambulanciers 17 minutes plus tard, soit à 0 h 52, l’homme de 24 ans était en arrêt cardio-respiratoire. Deux chocs lui ont été administrés à l’aide d’un défibrillateur, en vain.
Deux ambulanciers ont eu la lourde tâche de tenter de réanimer le jeune homme et ont mis du temps à réaliser que c’était l’un de leurs collègues.
« On ne s’y attend vraiment pas, indique l’ambulancier Christian Hamel. Pour que l’on ne soit pas capable de le ramener, il devait avoir autre chose. Mais c’est certain que les délais n’ont pas aidé. »
Selon lui, M. St-Onge devait passer des examens cardiaques, mais le jeune ambulancier, reconnu comme un sportif, n’avait pas de problème de santé connu.
« Ç’a l’effet d’une bombe, ce matin [hier]. Ça nous a rattrapés », laisse tomber Jean-François Gagné, représentant en relation de travail pour la FPHQ – Division Dessercom Est.
UN AUTRE APPEL PEU AVANT
À l’origine, l’ambulance qui s’est rendue au domicile de M. St-Onge répondait à un autre appel à Lévis. Un homme de 65 ans qui était également en arrêt cardio-respiratoire et qui est aussi décédé.
« Des pompiers [premiers répondants] ont dit qu’ils ne pouvaient pas entreprendre de manoeuvre. La centrale a dévié l’ambulance vers l’homme de 24 ans », indique M. Gagné.
Un soutien psychologique a été offert aux employés qui pourraient en avoir besoin, chez Dessercom.