Le Journal de Montreal

1600 infirmière­s sont sans emploi, rappelle l’Ordre

- AMÉLIE ST-YVES

TROIS-RIVIÈRES | La présidente de l’Ordre des infirmière­s s’explique mal comment le manque de personnel a pu dégénérer jusqu’à provoquer des sit-in à Trois-Rivières la fin de semaine dernière, tandis qu’au moins 1600 diplômées sont toujours sans emploi.

Lucie Tremblay estime qu’il faut accélérer l’intégratio­n sur le marché du travail, tant pour les nouvelles infirmière­s que pour celles provenant de l’étranger, afin de soulager la pression sur celles qui s’épuisent actuelleme­nt à traiter les patients.

Samedi, à 16 h, en pleine saison de la grippe, il manquait trois infirmière­s sur une vingtaine à l’urgence de Trois-Rivières. Pour protester, les infirmière­s qui devaient amorcer leur quart de travail se sont assises en attendant que l’hôpital remplace les absentes.

« Les infirmière­s ont voulu dire à l’employeur qu’elles sont épuisées, qu’elles sont tannées de se mettre à risque et qu’elles veulent que ça change », explique la présidente du Syndicat des profession­nelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Nathalie Perron.

PAS DE PÉNURIE

Celles qui travaillai­ent déjà ont été forcées de rester avec les patients jusqu’à ce que les renforts arrivent. Celles qui ont protesté ont commencé le boulot vers 20 h, quand les remplaçant­es étaient en place pour compléter l’équipe.

Le même manège s’est reproduit à minuit à l’urgence, puis dimanche aux soins intensifs.

La présidente de l’Ordre des infirmière­s et infirmiers du Québec déplore que la situation dégénère, tandis que des nouveaux diplômés se cherchent du travail.

« Je m’explique difficilem­ent que nous soyons devant une soi-disant pénurie d’effectifs dans les établissem­ents du réseau de la santé, quand nos statistiqu­es nous révèlent que 1600 infirmière­s et infirmiers de la relève, diplômés depuis les deux dernières années, sont toujours sans emploi », indique Mme Tremblay, précisant que seulement 20 % des nouveaux diplômés travaillen­t à temps plein.

AUTRE SIT-IN ? Les femmes se sont mobilisées d’ellesmêmes à Trois-Rivières et ne répondaien­t pas à quelque consigne syndicale, selon Nathalie Perron.

« Je pense que malheureus­ement, oui, ça pourrait arriver encore. Mais si on met les solutions en place, on va en diminuer les probabilit­és », dit-elle.

Le syndicat et l’hôpital se sont rencontrés hier pour discuter de pistes de solution.

Le directeur des ressources humaines, des communicat­ions au CISSS de la Mauricie-Centre-du-Québec, Louis Brunelle, affirme qu’il n’est pas toujours possible de remplacer toutes les absences. « Ce n’est jamais une question financière. Et on embauche tout ce qu’on peut comme infirmière », dit-il.

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