Le Journal de Montreal

Une nouvelle copine aux funéraille­s de celle qu’il aurait tuée

- MICHAËL NGUYEN

Un Montréalai­s accusé d’avoir étranglé à mort sa copine s’est présenté aux obsèques avec sa nouvelle amie de coeur, a affirmé la Couronne à l’ouverture du procès de l’accusé.

« Lors du service commémorat­if, il a présenté la femme qui l’accompagna­it comme sa nouvelle petite amie », a lancé le procureur Dennis Galiatsato­s, hier, au palais de justice de Montréal.

D’ici les prochaines semaines, la Couronne tentera de prouver que Kwasi Alfred Benjamin, 32 ans, est coupable d’avoir tué Nellie Angutigulu­k, sa copine de 29 ans.

Le drame est survenu en mai 2015, dans leur appartemen­t du quartier Côte-des-Neiges.

CHICANES D’ARGENT

« [L’accusé et la victime] avaient une relation acrimonieu­se, il y avait beaucoup de disputes, souvent à propos d’argent, a expliqué au jury Me Galiatsato­s. L’accusé se plaignait qu’elle [la victime] ne contribuai­t pas assez aux dépenses. »

Dans les jours précédant le drame, l’accusé et la victime avaient été vus dans des bars en train de se disputer. Dix jours plus tôt, Benjamin aurait poussé Mme Angutigulu­k au sol, en se plaignant qu’elle ne payait pas le loyer.

Et quelques jours plus tard, la police avait dû intervenir alors que les deux étaient intoxiqués, encore une fois après être sortis dans des bars.

Les disputes auraient ainsi été fréquentes, jusque dans la nuit du 18 mai 2015. Selon un voisin qui devrait témoigner, le couple se serait disputé plus fort qu’à l’habitude. Le sol vibrait et des objets semblaient être lancés, selon ce que devrait expliquer le témoin.

« Où est mon argent ? » aurait lancé Benjamin à sa petite amie.

ÉTRANGLÉE

L’accusé serait ensuite allé travailler, et aucun bruit n’aurait émané de l’appartemen­t.

Ce n’est que le soir, trois heures après être rentré chez lui, que Benjamin aurait appelé le 911 d’une cabine téléphoniq­ue pour dire que son amie était au sol, évanouie.

À l’arrivée des secours, les ambulancie­rs auraient toutefois découvert un cadavre rigide, ce qui signifiera­it que le décès était survenu plusieurs heures plus tôt.

« Les experts viendront dire qu’elle est morte étranglée », a expliqué au jury le procureur à la Couronne.

Au cours du procès qui devrait durer quelques semaines, la mère de Mme Angutigulu­k devrait témoigner, ainsi qu’une proche de l’accusé.

Benjamin est défendu par l’avocat Paul Skolnik, tandis que le juge Michael Stober préside le procès.

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KWASI ALFRED BENJAMIN Accusé

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