Il y a pénurie d’enseignants dans la province
QUÉBEC | La pénurie d’enseignants et de personnel cause des maux de tête à des commissions scolaires, incapables de recruter toutes les nouvelles ressources promises par Québec pour aider les élèves à mieux réussir.
Dans le dernier budget provincial, le gouvernement Couillard a annoncé l’embauche de 1500 enseignants, professionnels et éducateurs spécialisés supplémentaires en 2016-2017 pour offrir davantage de services aux élèves.
Dans le réseau scolaire, l’argent est bel et bien disponible, mais les postes créés n’ont pu être pourvus dans plusieurs commissions scolaires.
LISTES VIDES
« Beaucoup de postes à l’affichage restent disponibles et les listes de personnel sont vides, explique Mélanie Hubert, la directrice du syndicat Ouest de l’île de Montréal [Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys]. Il est clair que les mécanismes officiels ne suffisent pas en ce moment à combler les besoins. »
À la Commission scolaire de Montréal (CSDM), sur les 146 postes créés avec l’enveloppe de Québec, 38 restaient toujours vacants en novembre dernier.
La CSDM, qui a refusé de commenter le sujet, affichait le mois dernier sur son site internet pas moins de 68 emplois disponibles à temps plein ou partiel.
La situation est particulièrement difficile sur la Côte-Nord. « La pénurie perdure depuis déjà quelques années, mais c’est encore plus criant cette année », lance Alain Ouellet, directeur général de la Commission scolaire de l’Estuaire, qui s’étend de Tadoussac à Baie-Comeau.
Résultat : sur 27 nouveaux postes financés avec l’argent supplémentaire provenant du dernier budget, seulement 17 ont pu être pourvus.
« PAS ASSEZ DE DIPLÔMÉS »
« Il n’y a pas assez de diplômés qui sortent des universités. Il aurait fallu prévoir ça avant », affirme le directeur des ressources humaines, Karl Duguay.
Les postes sont « durs à combler » parce que les sommes investies par Québec représentent de petits montants attribués à plusieurs petites écoles, des « miettes » qui ne permettent pas de créer des postes attrayants, explique M. Duguay.
« Comment voulez-vous arriver à combler un poste à temps partiel à 11 000 $ dans un petit village ? », lance-t-il.
La situation est semblable à la Commission scolaire des Phares, dans le Bas-Saint-Laurent, où entre 10 % et 20 % des nouveaux postes ne sont pas encore pourvus.
De son côté, la Commission scolaire des Chics-Chocs, en Gaspésie, tente toujours de recruter une dizaine de nouveaux techniciens en éducation spécialisée. – Avec Camille Garnier, Le Journal de Montréal