Le Journal de Montreal

Débat entre l’identitair­e versus le multicultu­ralisme

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Même très présent sur la place publique, le débat en titre est un faux débat et il prend trop de place. Les Québécois ont le droit de préserver leur langue, leurs valeurs et leur (notre) culture, comme le font tous les pays du monde. Dans la foulée, j’ajouterais que les ressortiss­ants étrangers n’ont d’autre choix que de respecter nos lois qui sont le reflet de nos valeurs et de notre culture.

Certes ils ont le droit de parler leur langue maternelle, de pratiquer leur religion et de regarder un match de soccer venant de leur pays dans le confort de leur foyer. Mais cela ne fait pas moins d’eux des citoyens québécois à part entière.

Sauf que les politicien­s mesquins qui font peur aux deux groupes et qui les présentent comme menaçants les uns envers les autres dans le cadre de petits calculs bassement politiques me dégoûtent. On n’est pas dupes. On sait que leur but ultime est de s’assurer du vote des Québécois de souche en avivant leurs craintes vis-à-vis l’étranger, et faisant l’inverse avec ce dernier, le flattant aussi dans le sens du poil.

Il faut demander à nos politicien­s d’arrêter de créer de faux clivages dans la population de manière à diviser la société québécoise entre les bons d’un côté, et les méchants de l’autre. Il ne faut pas craindre que les croyants de tout acabit vont faire reculer les droits des femmes. Nos valeurs et nos institutio­ns sont trop fortes pour cela. D’ailleurs, l’adhésion massive des Québécois d’origine étrangère aux valeurs d’ici, nous garantit de l’absence de volonté de recul sur le plan de nos libertés individuel­les. Le meilleur exemple que je puis en donner est la nette différence dans le discours des catholique­s d’ici, versus le discours officiel des évêques et du Vatican. Mais, il faut rester vigilant et dénoncer systématiq­uement tout intégrisme ou fanatisme contraire à nos valeurs et nos lois.

Jaime Escandon

Je partage votre opinion tout en insistant sur la nécessité d’une extrême vigilance de notre part. Quand on pense qu’au pèlerinage de La Mecque le port du niqab est interdit, et que dès la promulgati­on de la Loi 62 sur la neutralité religieuse, une première contestati­on judiciaire a été déposée en Cour supérieure concernant l’article 10 qui décrète que « … la prestation comme

la réception de service de la part de l’État doit être faite à visage découvert ». Ça prouve qu’il n’y en aura pas de facile.

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