Il pourrait fermer en raison d’une erreur de fonctionnaire
Un bar de Griffintown dérange ses voisins et n’aurait jamais dû avoir de permis
Un bar montréalais ouvert depuis juin est menacé de fermeture après que l’arrondissement se soit aperçu qu’il n’aurait jamais dû lui délivrer de certificat d’occupation.
Les voisins du bar Playground, situé sur la rue Notre-Dame Ouest dans le quartier Griffintown, se sont plaints à l’arrondissement du Sud-Ouest du bruit émanant de l’établissement. Une centaine de personnes peuvent s’y retrouver souvent jusqu’à 3 h du matin.
Le bar a obtenu son permis d’alcool en avril dernier et a ouvert en juin.
Or, un fonctionnaire de l’arrondissement n’aurait jamais dû remettre au propriétaire le certificat d’occupation nécessaire à l’obtention d’un permis d’alcool, en vertu du règlement de zonage.
L’arrondissement du Sud-Ouest a réalisé la faute de son employé du bureau des permis en octobre et tente depuis de lui retirer cette autorisation donnée par erreur.
« Le certificat d’usage qui a permis au bar d’obtenir son permis d’alcool n’aurait pas dû être donné au comptoir par un préposé comme cela a été fait, mais plutôt faire l’objet d’une analyse plus poussée et d’une décision du conseil », a détaillé par courriel la directrice du cabinet du maire du Sud-Ouest, Marie Otis, qualifiant la situation d’« erreur humaine ».
JUSTICE
Le propriétaire du bar, Alexander Karpov, n’a pas l’intention de céder et de fermer son commerce. Il dit avoir été très surpris il y a trois mois d’apprendre la bourde du fonctionnaire.
« Je ne savais pas. J’ai été choqué d’apprendre ça », a dit M. Karpov.
Il a lancé une pétition vendredi afin d’assurer la survie de son établissement, recueillant plus de 460 signatures en quelques jours avant d’être retirée du web.
« Je connais beaucoup de personnes qui sont devenues des amis dans mon bar. Nous avons mis beaucoup de temps et d’efforts dans ce projet. Nous avons travaillé fort », a ajouté celui qui aurait fait appel aux services d’un avocat.
Marie Otis a d’ailleurs précisé que le dossier « risque d’être judiciarisé ».
PLAINTES
Selon l’arrondissement, le bar ne respecte pas les conditions nécessaires à l’obtention d’un permis d’alcool, car il « a fait l’objet de nombreuses plaintes pour bruit excessif », nuisant ainsi à la quiétude du quartier, indique un document administratif.
Le conseil d’arrondissement devait décider lundi de retirer le droit de vendre de l’alcool au bar, mais les élus ont finalement choisi de reporter leur décision.