Une intervention au laser au cerveau change sa vie
La tumeur d’une ado de Laval était inopérable sans cette nouvelle technologie
Une adolescente de Laval a pu retrouver une vie normale grâce à une nouvelle opération au laser qui a détruit sa tumeur au cerveau sans qu’il eût été nécessaire de lui ouvrir le crâne.
Le premier laser neurochirurgical pour enfants du Canada, à l’hôpital Sainte-Justine, a détruit la tumeur bénigne qui l’incommodait depuis deux ans. Fini les crises d’épilepsie survenant sans crier gare qui terrorisaient Maude Couture.
« J’étais obsédée à l’idée de faire une crise [d’épilepsie], j’avais peur de sortir. Je ne voulais pas que ça m’arrive au cégep devant tout le monde, dans le transport en commun, je pensais juste à ça », confie la jeune femme de 19 ans, en retenant un sanglot.
Mais tout a changé en septembre dernier, quand le neurochirurgien Alexander Weil a lentement brûlé sa tumeur d’un centimètre carré avec le laser. Maude Couture a passé 13 heures sur la table d’opération.
Il s’agit d’une nouvelle technologie qu’utilise l’hôpital Sainte-Justine depuis l’an passé, grâce à un don de 600 000 $ de l’organisme Curling pour les enfants (voir autre texte).
Sans ce laser, la tumeur de Maude Couture était inopérable selon les médecins.
Elle était située profondément au milieu de son cerveau, presque entre les yeux et les oreilles, et trop près de l’endroit responsable du langage. L’opérer en lui ouvrant le crâne aurait pu lui faire perdre cette faculté.
PARALYSÉE
L’adolescente a ressenti son premier symptôme deux ans avant l’intervention au laser. Arrivant du cégep en compagnie de son père, elle a eu la nausée en rentrant chez elle.
Elle s’est effondrée devant son père, au milieu du salon, complètement paralysée du côté droit et incapable de parler.
Sa famille et les médecins ont d’abord cru à un AVC. Mais après six jours d’hospitalisation, on lui a annoncé qu’elle avait fait une crise d’épilepsie et qu’elle avait une tumeur au cerveau.
De retour chez elle, l’adolescente a dû arrêter ses entraînements de water-polo et dire adieu à ses plans de voyage ainsi qu’à son désir d’obtenir son permis de conduire.
Les premiers médicaments qu’elle a pris pour contrôler l’épilepsie se sont vite révélés trop puissants. Incapable de bien se concentrer, elle a essuyé des échecs à sa première session de cégep, à son plus grand désarroi.
SANS HÉSITER
Elle faisait néanmoins des crises d’épilepsie aux trois semaines environ et était en larmes après chacune d’elles.
Quand le Dr Weil lui a proposé l’opération au laser, elle a signé sur-le-champ.
« J’y avais pensé tout l’été, j’étais prête, et je voulais que ça finisse », dit-elle. Elle était sûre de son choix malgré la grande nervosité de ses parents.
Une semaine après l’opération, elle insistait pour reprendre ses cours au cégep.
Extrêmement reconnaissante de pouvoir retrouver une vie normale, elle a la tête pleine de projets. Elle veut recommencer le sport, apprendre à conduire, et surtout, s’envoler pour Prague… dès qu’elle aura terminé sa dernière session au cégep.