Le Journal de Montreal

PQ : du calme svp

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Quand on approche des élections, tous les chefs de parti, sans exception, demandent à leurs députés de finaliser leur réflexion : tu continues ou je te cherche un remplaçant ?

Le chef doit en effet savoir sur quel alignement il pourra compter quand les séries commencero­nt.

Cette planificat­ion longtemps d’avance est facilitée quand les élections sont à date fixe.

NORMAL

Il est vrai que le PQ va très mal, mais il ne faut pas interpréte­r les départs des derniers jours uniquement à travers la lorgnette des mauvais sondages.

Après 42 ans de vie parlementa­ire, François Gendron a gagné le droit de faire autre chose.

Éprouvée par la maladie, nommée ministre pour la première fois le même jour que moi, le 23 septembre 1998, Nicole Léger a beaucoup de millage politique dans le corps.

Agnès Maltais a tenu seule la bannière du PQ à Québec pendant des années. Ça use.

Meurtri par deux défaites lors de courses au leadership, Alexandre Cloutier a aussi de jeunes enfants et, à 40 ans, il fait le juste calcul qu’il peut encore démarrer une seconde carrière ailleurs.

Il y aura aussi de nombreux départs parmi les actuels députés du PLQ.

Ceux de la CAQ n’ont pas eu le temps d’être usés par cette vie très exigeante et sont, logiquemen­t, grisés par la perspectiv­e de prendre le pouvoir pour la première fois.

Dans le cas du PQ, les mauvais sondages rendront beaucoup plus compliqué de convaincre des « vedettes » de se porter volontaire­s pour monter au front.

Il est injuste de voir en Jean-Martin Aussant le messie qui pourrait sauver le mobilier péquiste.

Les problèmes du PQ ne se réduisent pas à des considérat­ions de personnali­tés.

Le PQ est un autobus créé pour mener les Québécois à la souveraine­té : pourquoi des gens monteraien­t-ils à bord d’un véhicule qui veut les conduire là où ils ne veulent pas aller ?

Par contre, si le chauffeur annonce un changement de destinatio­n, les passagers déjà à bord, billets payés et bagages rangés dans la soute, protestero­nt avec raison.

QUE FAIRE ?

Le PQ se dirige vers un désastre s’il se présente comme une simple alternativ­e au PLQ : la CAQ ne sera pas moins convaincan­te dans ce créneau.

Le PQ ne peut non plus ramener la promesse d’un référendum à court terme, auquel seul peut croire quelqu’un qui a des problèmes de contact avec la réalité.

La seule avenue, hautement incertaine, est une attaque frontale et polarisant­e contre le régime politique canadien afin d’amener le débat sur le seul terrain à l’avantage du PQ.

Mais si vous trouvez que c’est un peu l’équivalent d’enlever son gardien pour un 6e attaquant avec une petite minute à jouer, vous aurez bien raison.

 ??  ?? Les problèmes du PQ ne se réduisent pas à des considérat­ions de personnali­tés. Jean-François Lisée
Les problèmes du PQ ne se réduisent pas à des considérat­ions de personnali­tés. Jean-François Lisée
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada