Montréal veut encadrer le pot en public
La Ville de Montréal demande au gouvernement d’avoir le pouvoir de restreindre la consommation de cannabis dans les lieux publics, comme sur les sites de festivals.
L’intérêt de pouvoir rapidement changer les règles de consommation sur une place publique serait particulièrement nécessaire « lors d’évènements à caractère familial ou organisés à l’intention des jeunes », précise un mémoire de la Ville remis hier au gouvernement.
« On pourrait considérer que ce ne serait pas approprié de consommer du cannabis pendant la Fête des neiges, donne en exemple Robert Beaudry, membre du comité exécutif. Si on prend cette décision, on voudrait avoir le droit très rapidement de le restreindre », explique-t-il, ajoutant vouloir éviter de demander constamment la permission à Québec.
M. Beaudry dit que la question serait étudiée en fonction de « la raison d’être de l’évènement » pour éviter d’encourager la consommation de cannabis près d’enfants, par exemple.
L’opposition officielle, Ensemble Montréal, estime que la Ville devrait plutôt miser sur un encadrement semblable à celui qui vise la consommation d’alcool en interdisant la consommation de cannabis dans tous les lieux publics, sauf si une permission est accordée.
BESOINS DE RESSOURCES
La mairesse Valérie Plante a rappelé hier matin que Montréal « aura besoin d’importantes ressources » pour assurer la légalisation du pot sur son territoire.
Les coûts pourraient s’élever jusqu’à 9,3 millions $ par année à Montréal seulement en sécurité et en lutte contre la contrebande, a révélé un rapport commandé par la Ville à la firme Raymond Chabot Grant Thornton.
Mme Plante précise que cette analyse est basée sur les paramètres de production et de revenus actuels, mais que ceux-ci pourraient évoluer. Elle compte parler de ce dossier avec le premier ministre Philippe Couillard prochainement.
Le Service de police de Montréal pourrait devoir embaucher jusqu’à 42 nouveaux employés pour assurer le démantèlement des installations illégales et lutter contre la contrebande.
PSYCHIATRES
Les médecins psychiatres ont également tiré la sonnette d’alarme, pressant Québec de limiter le pourcentage de THC dans le cannabis pour éviter de légaliser une drogue dure qui augmente le risque de psychose.
L’Association des médecins psychiatres du Québec recommande un taux maximum de THC de 15 % à 16 %. Elle ne souhaite plus interdire la consommation de cette drogue pour les 21 ans et moins, mais propose plutôt une nouvelle approche pour rallier tous les partis politiques : un taux réduit de 8 % de cette substance pour les 18 à 21 ans.