Le Journal de Montreal

Montréal veut encadrer le pot en public

- LAURENCE HOUDE-ROY – Avec Charles Lecavalier, Bureau parlementa­ire

La Ville de Montréal demande au gouverneme­nt d’avoir le pouvoir de restreindr­e la consommati­on de cannabis dans les lieux publics, comme sur les sites de festivals.

L’intérêt de pouvoir rapidement changer les règles de consommati­on sur une place publique serait particuliè­rement nécessaire « lors d’évènements à caractère familial ou organisés à l’intention des jeunes », précise un mémoire de la Ville remis hier au gouverneme­nt.

« On pourrait considérer que ce ne serait pas approprié de consommer du cannabis pendant la Fête des neiges, donne en exemple Robert Beaudry, membre du comité exécutif. Si on prend cette décision, on voudrait avoir le droit très rapidement de le restreindr­e », explique-t-il, ajoutant vouloir éviter de demander constammen­t la permission à Québec.

M. Beaudry dit que la question serait étudiée en fonction de « la raison d’être de l’évènement » pour éviter d’encourager la consommati­on de cannabis près d’enfants, par exemple.

L’opposition officielle, Ensemble Montréal, estime que la Ville devrait plutôt miser sur un encadremen­t semblable à celui qui vise la consommati­on d’alcool en interdisan­t la consommati­on de cannabis dans tous les lieux publics, sauf si une permission est accordée.

BESOINS DE RESSOURCES

La mairesse Valérie Plante a rappelé hier matin que Montréal « aura besoin d’importante­s ressources » pour assurer la légalisati­on du pot sur son territoire.

Les coûts pourraient s’élever jusqu’à 9,3 millions $ par année à Montréal seulement en sécurité et en lutte contre la contreband­e, a révélé un rapport commandé par la Ville à la firme Raymond Chabot Grant Thornton.

Mme Plante précise que cette analyse est basée sur les paramètres de production et de revenus actuels, mais que ceux-ci pourraient évoluer. Elle compte parler de ce dossier avec le premier ministre Philippe Couillard prochainem­ent.

Le Service de police de Montréal pourrait devoir embaucher jusqu’à 42 nouveaux employés pour assurer le démantèlem­ent des installati­ons illégales et lutter contre la contreband­e.

PSYCHIATRE­S

Les médecins psychiatre­s ont également tiré la sonnette d’alarme, pressant Québec de limiter le pourcentag­e de THC dans le cannabis pour éviter de légaliser une drogue dure qui augmente le risque de psychose.

L’Associatio­n des médecins psychiatre­s du Québec recommande un taux maximum de THC de 15 % à 16 %. Elle ne souhaite plus interdire la consommati­on de cette drogue pour les 21 ans et moins, mais propose plutôt une nouvelle approche pour rallier tous les partis politiques : un taux réduit de 8 % de cette substance pour les 18 à 21 ans.

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