Ménage en vue chez les cadres du SPVM
Le chef intérimaire de la police de Montréal Martin Prud’homme veut ramener des policiers sur le terrain
Des cadres de la police de Montréal pourraient bientôt quitter leur bureau pour retourner sur le terrain, selon le chef intérimaire Martin Prud’homme qui veut revoir l’utilité de chaque poste comme il l’a fait à son arrivée à la Sûreté du Québec en 2014.
« Il faut revenir à la mission première du service de police, le terrain. Si je peux identifier des postes de cadres, à travers la structure, et récupérer des policiers pour les ramener sur le terrain, c’est ce que je vais faire. C’est mon premier objectif », a affirmé Martin Prud’homme en présentant le budget du service de police aux élus de l’hôtel de ville, hier.
M. Prud’homme, qui a été nommé en décembre dernier pour succéder à l’ancien chef de police Philippe Pichet, n’a pas peur de dire qu’il vise une « diminution de cadres » au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Questionné par un élu hier sur l’augmentation constante des dépenses du SPVM, qui se chiffe à 647 millions $ pour 2018, le chef intérimaire assure qu’il regardera « ligne par ligne » chacun des postes du service pour en évaluer sa pertinence.
« Le temps fait qu’à un moment donné, les structures grossissent. Il faut se ramener à nos responsabilités premières, le jeu de base : le travail policier », a martelé M. Prud’homme, disant avoir déjà commencé son évaluation.
MÉNAGE À LA SQ
Sans donner plus de détails sur le nombre de postes de cadres qu’il pourrait supprimer au SPVM, il indique avoir besoin de plus de temps pour compléter son analyse qui devrait se faire à l’intérieur du mandat d’un an que lui a confié le ministre des Affaires municipales du Québec et la mairesse de Montréal en décembre.
À son arrivée comme chef de la Sûreté du Québec, en 2014, Martin Prud’homme avait réalisé un nettoyage semblable dans la structure des hauts gradés. L’organisation est passée de cinq directeurs généraux adjoints à trois, ainsi que de 400 officiers-cadres à près de 320.
ÉCONOMIES
La transformation de postes de cadres en postes de policiers pourrait permettre de réduire la masse salariale du service de police, admet Martin Prud’homme, et de faire des économies dans son budget.
« Comme directeur du service de police, j’ai à équilibrer les budgets et également à donner le meilleur service au meilleur coût possible au citoyen. Donc c’est normal que ça fasse partie [la réduction de la masse salariale] de mon évaluation », a souligné M. Prud’homme.
La Fraternité des policiers de Montréal dit vouloir attendre de voir l’ensemble du plan de redressement de M. Prud’homme avant de réagir.