Le Journal de Montreal

Il veut une enquête sur son extraditio­n

Hassan Diab souhaite changer la loi canadienne

- BORIS PROULX

OTTAWA | De retour au pays après trois ans de détention, le LibanoCana­dien suspecté de terrorisme en France Hassan Diab exige une enquête publique sur son cas, mais ne demande aucune compensati­on financière du Canada.

« Je ne veux pas un cent des contribuab­les […], ma mission est d’aider à ce qu’on se débarrasse de cette loi pourrie sur l’extraditio­n », a expliqué M. Diab lors de sa première apparition publique depuis son retour au pays, hier.

EXTRADÉ

Le professeur d’université de 64 ans en veut au Canada de l’avoir extradé « sans preuves suffisante­s » en France. On le suspectait d’être derrière un attentat terroriste dans une synagogue parisienne qui a fait 4 morts en 1980.

Il a été libéré vendredi, faute de preuves, après plus de 3 ans dans une prison française.

M. Diab considère son extraditio­n par le gouverneme­nt canadien comme une « erreur judiciaire », et espère seulement qu’une enquête publique aidera « à ce qu’il n’y ait plus d’autres victimes » comme lui.

CHANGER LA LOI

Selon lui, la loi canadienne qui permet l’envoi vers des pays étrangers de personnes suspectées de tels crimes devrait être révoquée.

« Le Canada ne protège simplement pas assez ses citoyens contre les extraditio­ns abusives », croit son avocat, Don Bayne.

Hassan Diab décrit ses 1154 jours de détention (3 ans et presque deux mois) comme s’apparentan­t à de la torture. Soumis à un confinemen­t solitaire de 20 à 22 heures par jour, il était trimbalé d’une cellule à l’autre et n’avait que peu d’espace pour marcher, dit-il.

La France examine toujours la possibilit­é de faire appel dans son dossier.

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HASSAN DIAB Professeur

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