Trump comparé à Joseph Staline
Ses « assauts » contre la presse américaine dénoncés
WASHINGTON | (AFP) Deux sénateurs républicains ont donné de la voix hier pour dénoncer, en termes extrêmement forts, les « assauts » du président américain Donald Trump contre la presse, l’un d’eux l’accusant d’avoir recours à une rhétorique stalinienne.
« “L’ennemi du peuple”, c’est comme cela que le président des États-Unis a qualifié la presse en 2017 », a lancé devant le Congrès le sénateur Jeff Flake, farouche détracteur du locataire de la Maison-Blanche, rappelant que ces mots « tristement célèbres » avaient été prononcés par l’ancien dirigeant russe Joseph Staline. « 2017 fut l’année où la vérité — objective, empirique, basée sur des faits — a été la plus bousculée et maltraitée dans l’histoire de notre pays, aux mains du personnage le plus important de notre gouvernement », a-t-il ajouté.
Cette virulente charge intervient le jour même où le 45e président des États-Unis a présenté tard hier soir, si l’on croit son compte Twitter, ses « Fake News Awards ».
Le président américain, dont les attaques contre les journalistes « malhonnêtes » sont quasi-quotidiennes, reproche en particulier à ces derniers d’accorder trop d’attention à l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion avec la Russie qui est selon lui sans fondement.
MCCAIN EN RAJOUTE
Quelques heures avant le discours de M. Flake, un autre sénateur républicain, John McCain, ancien candidat à la présidentielle et figure du Congrès, avait, dans une tribune, appelé M. Trump à arrêter « d’attaquer la presse ».
Selon lui, l’attitude du président vis-à-vis des médias pose un problème pour l’Amérique, mais aussi pour le monde.
« Que Trump en soit conscient ou pas, ses actes sont observés de près par des dirigeants étrangers qui utilisent déjà ses mots comme excuse », a-t-il souligné, dénonçant l’attitude « incohérente » voire « hypocrite » de l’administration vis-à-vis de la liberté de la presse.