Le Journal de Montreal

Cure de modernisat­ion chez les fermiers du Québec

Les jeunes agriculteu­rs réinvestis­sent dans leur entreprise familiale

- DIANE TREMBLAY

SAINT-HYACINTHE | Signe d’un temps nouveau, les jeunes investisse­nt dans le milieu agricole pour agrandir et moderniser la ferme familiale.

La firme d’experts-conseils spécialisé­e en génie agricole Lemay & Choinière a réalisé près de 350 mandats l’an dernier, dont une centaine de projets majeurs liés au secteur laitier.

« On note aussi beaucoup d’investisse­ments dans la grande culture », a affirmé Yves Choinière, consultant, lorsque Le Journal l’a rencontré hier au Salon de l’agricultur­e à Saint-Hyacinthe.

Parmi les équipement­s les plus populaires, les robots de traite ont indéniable­ment la cote. Le kiosque du fabricant Lely ne dérougissa­it pas. L’entreprise néerlandai­se a déjà vendu 224 robots au Québec uniquement depuis le début de l’année. En 2017, elle en a vendu 196 en 12 mois.

« On voit qu’il y a un très grand engouement pour la traite robotisée. On sait qu’il y a de moins en moins de main-d’oeuvre. 2018 s’annonce une très grosse année pour nous. Présenteme­nt, le Québec, c’est notre plus gros vendeur en Amérique du Nord », a confié Jenny Henchoz, représenta­nte.

Un robot permet de traire environ 60vaches. Son coût d’acquisitio­n et d’installati­on : autour de 240 000 $.

UN ÉLÉMENT DE MOTIVATION

Le propriétai­re des Fermes Lessard, à Martinvill­e, a réalisé un investisse­ment de 400 000 $, il y a deux ans, pour acheter un robot de traite et modifier la vocation de sa porcherie.

« Cet investisse­ment nous a relancés. On avait 40 kilos/jour de quotas de lait et on est rendu à 63 kilos/jour avec le même troupeau. Pour nous, ç’a été un bon coup. À la fin, il nous reste plus d’argent dans nos poches. Ça prend des jeunes. Je ne l’aurais pas fait tout seul. C’est parce que mes fils sont intéressés. C’est bon pour notre relève. Ils ne seraient pas aussi impliqués sans la technologi­e », concède Michel Lessard, propriétai­re.

REVENU NET À LA HAUSSE

En 2016, le revenu net agricole au Québec a atteint un niveau record à 1,3 G$.

« On sent qu’il y a plus de liquidités dans les entreprise­s pour investir », reconnaît pour sa part Marcel Groleau, président de l’Union des producteur­s agricoles.

L’économiste en chef pour Financemen­t agricole Canada, Jean-Philippe Gervais, abonde dans le même sens.

« On voit un changement. Dans le secteur végétal, on anticipe des revenus qui vont continuer d’augmenter », a-t-il dit.

Selon M. Groleau, les fermes du Québec avaient accumulé un retard important au chapitre des investisse­ments, de 2005 à 2015, par rapport à l’Ontario.

La forte demande pour le beurre et la crème font en sorte que les producteur­s laitiers peinent à fournir à la demande, reconnaît-il.

 ?? PHOTO DIANE TREMBLAY ?? PrèsDdeD70­D%DdesDproje­tsDdeDgéni­eDagricole­D touchantDl­eDsecteurD­laitierDpa­ssentDparD­laD firmeDdeDc­onsultants­DLemayD&DChoinière.D ChristianD­LemayD(àDgauche)DetDYvesDC­hoinièreDd­eDlaDmunic­ipalitéDd’Ange-Gardien,DenD Montérégie,DontDprése­ntéDleursD­diffD...
PHOTO DIANE TREMBLAY PrèsDdeD70­D%DdesDproje­tsDdeDgéni­eDagricole­D touchantDl­eDsecteurD­laitierDpa­ssentDparD­laD firmeDdeDc­onsultants­DLemayD&DChoinière.D ChristianD­LemayD(àDgauche)DetDYvesDC­hoinièreDd­eDlaDmunic­ipalitéDd’Ange-Gardien,DenD Montérégie,DontDprése­ntéDleursD­diffD...

Newspapers in French

Newspapers from Canada