À L’AFFÛT DES PERLES DE JANVIER
On pense parfois que le mois de janvier est un désert musical, une pause entre les deux temps forts que sont l’automne et la période de février à mai pour les sorties d’albums. Pourtant, de grands albums ont vu le jour au retour des Fêtes.
Je me suis toujours questionné sur cette réticence des maisons de disque à proposer des parutions importantes en janvier. Après tout, c’est probablement le temps de l’année où on a le plus de temps à consacrer à écouter de la nouvelle musique.
Certains ont compris qu’il y avait là une opportunité. N’est-ce pas en janvier qu’Adele, alors jeune chanteuse britannique en quête de reconnaissance, a lancé son premier album, 19, en 2008 ? Les résultats ont sûrement ravi son équipe puisque c’est un 24 janvier 2011 que 21, l’album de la consécration d’ordre planétaire, a été servi aux fans.
Encore là, la date n’a pas nui. Qui d’autre peut se targuer d’avoir vendu plus de 30 millions d’exemplaires à l’ère du numérique ?
LES AUTRES FIDÈLES
Adele n’est pas la seule à être fidèle au mois de janvier. Chouchou de la presse et des fans du courant indie, le groupe Vampire Weekend a déplacé ses deux premiers pions, son album éponyme de 2008 et son successeur Contra, de 2010, durant le mois des grands froids.
Comme Adele, mais à une échelle beaucoup moins grandiose, Vampire Weekend en a tiré profit.
Bruce Springsteen a aussi tenté le coup à deux reprises, avec Working on a Dream, en 2009, et High Hopes, en 2014. Sans être des incontournables de sa riche discographie, les deux offrandes n’ont pas déçu.
Mais celui qui a laissé une trace indélébile sur le mois de janvier, c’est David Bowie, en 2016. Sans s’annoncer, le Thin White Duke avait fait paraître Blackstar un 8 janvier, jour de son 69e anniversaire. Deux jours plus tard, il succombait à un cancer, donnant du coup un caractère mythique à cet album qui avait déjà reçu un accueil critique dithyrambique.
ADIEU DOLORES, BONJOUR CAMILA
Qu’en sera-t-il de 2018 ? Tristement, la nouvelle année a jusqu’ici davantage été marquée par un autre décès inattendu, celui de la chanteuse Dolores O’Riordan, voix unique et distinctive des Cranberries, l’un des groupes qui a défini la décennie musicale des années 1990.
Comme tous les fans du groupe, je me suis illico replongé dans la discographie du groupe irlandais – quel bonheur de réentendre les Ridiculous Thoughts, Promises et Linger.
Rien pour m’éloigner des parutions intéressantes du mois. Je vous glisse déjà un mot dans cette page sur les nouveautés de Camila Cabello et la convaincante première offrande d’un jeune groupe anglais, Shame. J’aurai aussi à l’oeil les nouveaux albums de tUnE-yArDs, de Calexico (on espère un retour à la forme de jadis) et de Django Django. Gageons que certains se retrouveront dans les palmarès de fin d’année.