Le Journal de Montreal

L’Assemblée nationale accuse l’UPAC d’utiliser de faux prétextes

- Politique ALEXANDRE ROBILLARD

QUÉBEC | L’Assemblée nationale accuse l’UPAC d’utiliser de faux prétextes pour suspendre son enquête sur les fuites de renseignem­ents policiers qui ont mené à l’arrestatio­n du député Guy Ouellette.

Dans un communiqué, l’institutio­n a contredit les déclaratio­ns faites hier par le patron de l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC).

L’Assemblée nationale soutient qu’elle « n’a jamais demandé » à l’UPAC de renoncer à rencontrer des élus dans le cadre de son enquête.

Le commissair­e Robert Lafrenière a mal interprété une « correspond­ance entre procureurs relativeme­nt à […] des dossiers en cours », dit le communiqué.

« Le commissair­e se sert donc de cette correspond­ance entre procureurs pour justifier l’annulation de rencontres avec des députés, ce que l’Assemblée nationale n’a jamais demandé. D’autant qu’elle ignorait que l’UPAC avait planifié des rencontres avec des députés. »

IMMUNITÉ

Quelques heures plus tôt, M. Lafrenière avait expliqué la raison de l’annulation de rencontres avec deux députés.

« Le 8 janvier, on a reçu une missive de l’Assemblée nationale qui touchait l’immunité parlementa­ire. À la suite de cette correspond­ance, on a été obligé d’annuler et de mettre l’enquête en suspens. »

Mercredi, notre Bureau d’enquête a révélé que les députés de la Coalition avenir Québec Éric Caire et du Parti québécois Pascal Bérubé avaient accepté, le 8 janvier, une rencontre avec un enquêteur de l’UPAC.

Mais il les a ensuite informés, sans plus d’explicatio­n, de l’annulation de la rencontre. Cet entretien s’inscrivait dans le cadre de l’enquête sur les fuites de renseignem­ents policiers de l’enquête Mâchurer, qui a provoqué l’arrestatio­n du député libéral Guy Ouellette.

Dans un point de presse à Québec, hier, M. Lafrenière a déclaré que l’enquête a été suspendue « par prudence », mais qu’elle n’est pas « annulée ».

L’automne dernier, le président de l’Assemblée nationale Jacques Chagnon avait critiqué les manières de l’UPAC concernant l’arrestatio­n de M. Ouellette.

RAPPORT

Par ailleurs, le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux a dévoilé le rapport sur les mesures prises par M. Lafrenière afin d’améliorer le climat de travail au service de la vérificati­on des entreprise­s de l’UPAC.

Les documents sont cependant muets sur les constats d’une spécialist­e en ressources humaines de la Sûreté du Québec qui a rencontré le personnel du service des enquêtes criminelle­s et pénales.

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ROBERT LAFRENIÈRE Commissair­e

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