L’Assemblée nationale accuse l’UPAC d’utiliser de faux prétextes
QUÉBEC | L’Assemblée nationale accuse l’UPAC d’utiliser de faux prétextes pour suspendre son enquête sur les fuites de renseignements policiers qui ont mené à l’arrestation du député Guy Ouellette.
Dans un communiqué, l’institution a contredit les déclarations faites hier par le patron de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
L’Assemblée nationale soutient qu’elle « n’a jamais demandé » à l’UPAC de renoncer à rencontrer des élus dans le cadre de son enquête.
Le commissaire Robert Lafrenière a mal interprété une « correspondance entre procureurs relativement à […] des dossiers en cours », dit le communiqué.
« Le commissaire se sert donc de cette correspondance entre procureurs pour justifier l’annulation de rencontres avec des députés, ce que l’Assemblée nationale n’a jamais demandé. D’autant qu’elle ignorait que l’UPAC avait planifié des rencontres avec des députés. »
IMMUNITÉ
Quelques heures plus tôt, M. Lafrenière avait expliqué la raison de l’annulation de rencontres avec deux députés.
« Le 8 janvier, on a reçu une missive de l’Assemblée nationale qui touchait l’immunité parlementaire. À la suite de cette correspondance, on a été obligé d’annuler et de mettre l’enquête en suspens. »
Mercredi, notre Bureau d’enquête a révélé que les députés de la Coalition avenir Québec Éric Caire et du Parti québécois Pascal Bérubé avaient accepté, le 8 janvier, une rencontre avec un enquêteur de l’UPAC.
Mais il les a ensuite informés, sans plus d’explication, de l’annulation de la rencontre. Cet entretien s’inscrivait dans le cadre de l’enquête sur les fuites de renseignements policiers de l’enquête Mâchurer, qui a provoqué l’arrestation du député libéral Guy Ouellette.
Dans un point de presse à Québec, hier, M. Lafrenière a déclaré que l’enquête a été suspendue « par prudence », mais qu’elle n’est pas « annulée ».
L’automne dernier, le président de l’Assemblée nationale Jacques Chagnon avait critiqué les manières de l’UPAC concernant l’arrestation de M. Ouellette.
RAPPORT
Par ailleurs, le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux a dévoilé le rapport sur les mesures prises par M. Lafrenière afin d’améliorer le climat de travail au service de la vérification des entreprises de l’UPAC.
Les documents sont cependant muets sur les constats d’une spécialiste en ressources humaines de la Sûreté du Québec qui a rencontré le personnel du service des enquêtes criminelles et pénales.