Le Journal de Montreal

Nouveau show

- MAXIM MARTIN maxim.martin@quebecorme­dia.com

Chaque fois, c’est la grande remise en question. Est-ce que je vais être encore drôle, est-ce qu’il me reste des choses à dire ?

Le moment de planifier mon nouveau show est arrivé. C’est un moment particulie­r pour moi. Un vrai carrousel d’émotions, en fait. J’ai hâte, j’ai peur, je suis curieux de voir ce qui va sortir de ma tête, j’angoisse, mais je suis surtout impatient de voir le produit final.

À chaque nouveau show, je vis une grande remise en question. Est-ce que je suis encore drôle, est-ce qu’il me reste des choses à dire ? Je connais le processus par coeur, donc je sais que je vais vivre des journées où les idées me viendront facilement et d’autres où je vais regarder la page blanche sur mon ordinateur pendant des heures sans rien écrire de bon.

Écrire un show, c’est presque comme être en relation. Des fois, on s’aime, d’autres fois, on se tape sur les nerfs. Mais on n’a pas le choix de trouver une solution. Une chose est claire : je vais passer les trois prochaines années à trimbaler mon baluchon créatif à travers la province.

LE SHOW DE LA MATURITÉ

Mon prochain show sera mon cinquième. Le premier m’a mis au monde. Le deuxième a connu un début atroce, pour finalement devenir un très bon show passé presque inaperçu. De cette expérience, j’ai tiré une belle leçon : ce qui est important, ce n’est pas ce que les autres pensent de toi, mais plutôt ce que tu penses de toi-même. Je vais finir par l’assimiler, un jour.

Après avoir frôlé le « hasbeenism­e », mon troisième spectacle a marqué mon retour. Pour une raison inconnue, mon quatrième spectacle a, lui aussi, été considéré comme le show du retour. Apparemmen­t, j’essaie d’égaliser le record du plus grand nombre de shows « come back » établi par les Rolling Stones.

Ce cinquième spectacle, je le sens différent des autres. Au début de ma carrière, je me comparais aux autres, je m’accrochais au nombre de billets vendus, au nombre de trophées remportés. Plus maintenant.

Je vais avoir 50 ans l’an prochain. Ce show, je le fais pour moi et pour ceux qui me sont fidèles depuis le début ou qui se sont ajoutés au groupe au fil du temps. Si j’en séduis d’autres au passage, tant mieux, vous êtes les bienvenus. Mais ce n’est plus mon but premier. J’ai lâché prise et j’accepte ma place dans le palmarès du show-business. Je suis rendu là et je vous avoue que c’est une grande libération.

LE VRAI PLAISIR

Donc, les prochains mois vont être remplis de hauts et de bas. Je vais faire des shows de rodage. Certains vont me donner l’impression d’approcher du but, d’autres vont me faire tout remettre en question.

Et bien sûr, il va y avoir la fameuse première médiatique qui se veut un peu le procès public. C’est ce qui dicte le succès de ta tournée. Une fois que tout ça est fait, c’est là que le vrai plaisir commence.

J’ai hâte de retrouver l’hôtel sur le bord du fleuve à Sept-Îles. Je sais où je vais aller courir à Rimouski. J’ai hâte de retrouver l’accueil chaleureux des Gaspésiens et les rires du public de l’Abitibi. Chaque région, chaque ville que je vais revisiter au cours de ma tournée me rappellero­nt de beaux souvenirs. J’ai vécu des moments magiques dans tous les coins de notre belle province.

Malgré les bas que j’ai connus dans ma carrière et les mauvais choix que j’ai faits, j’ai encore le privilège de prendre la route pour aller vous faire rire, et ça, je ne le prendrai jamais pour acquis.

C’est pour cette raison que ce cinquième spectacle représente beaucoup pour moi.

 ??  ??
 ??  ?? SAMEDI 20 JANVIER 2018
SAMEDI 20 JANVIER 2018

Newspapers in French

Newspapers from Canada