Le Québec n’a pas besoin de protection dans l’entente Netflix
S’il n’y a pas de quotas francophones dans l’entente d’Ottawa avec Netflix, c’est tout simplement parce que le Québec n’a pas besoin de cette aide spéciale, estime le premier ministre.
« On sait [...] que Netflix [...] reconnaît la qualité extraordinaire qu’on a au Québec en termes de production, en termes de cinéastes, en termes d’équipes cinématographiques. On a des avantages énormes au Québec et je sais que le Québec n’a pas besoin d’être soutenu de façon particulière, parce que la qualité de ce qu’on fait est aussi bonne, sinon meilleure, que ce qui se fait ailleurs au Canada », assure Justin Trudeau lorsqu’on lui demande d’expliquer l’absence de tels quotas.
L’entente qui a fait couler beaucoup d’encre cet automne prévoit que le géant américain devra investir 500 M$ sur cinq ans en production originale au Canada. L’accord n’impose toutefois aucun contenu minimal en français. Seulement 25 M$ pour explorer la possibilité de produire du contenu francophone.
L’accord a été taillé en pièces au Québec en raison de cette absence, mais surtout à cause du congé de taxes accordé à Netflix.
En effet, le géant américain n’a pas à facturer les taxes aux consommateurs d’ici. Il n’aura pas non plus à cotiser au Fonds des médias du Canada, comme les câblodistributeurs d’ici.
En décembre, des personnalités québécoises de divers milieux ont fait front commun pour dénoncer l’« injustice » des politiques fédérales face aux géants du web. Celles-ci fragilisent la culture québécoise et canadienne, selon elles.
JUSTE OU PAS ?
À savoir s’il considère, lui, que le congé de taxes accordé à Netflix est juste par rapport aux entreprises et artisans d’ici, le premier ministre Trudeau a évité la question en réitérant que son gouvernement n’avait aucune intention d’appliquer la taxe.
« C’est une promesse que j’ai faite, a-t-il répété. Je trouve que la classe moyenne paie assez en impôts et je ne veux pas augmenter [leur fardeau fiscal]. »
Il demeure convaincu qu’une partie de la cagnotte sera investie par Netflix au Québec, quotas ou pas.
Netflix n’est qu’un exemple des divers dossiers fédéraux qui ont suscité de la grogne ou de l’inquiétude au Québec ces derniers mois.
Certaines voix se sont élevées pour dire que le premier ministre et son entourage n’étaient pas à l’écoute du Québec. Ce que dément M. Trudeau, tout en se défendant bien de tenir la province pour acquis.
POSITIFS SUR LE TERRAIN
« Je comprends qu’ils ont des préoccupations et on est content de pouvoir en parler et de pouvoir rassurer les gens, assure le premier ministre. J’ai entendu certaines personnes grogner, mais moi, quand j’étais sur le terrain, [mes conversations avec les citoyens] ont été extrêmement positives », assure le premier ministre.
Et « les vraies conversations avec le monde, c’est ça qui compte », dit-il.