Des « pays de merde » en font leur slogan
La déclaration du président américain Donald Trump sera utilisée pour attirer les touristes
Des compagnies de tourisme situées dans des États africains qui auraient été traités de « pays de merde » par le président américain Donald Trump ont saisi au bond la remarque pour lancer des campagnes de publicité autodérisoires.
« Ce désert est tellement de merde qu’il n’a pas reçu de précipitations en 200 ans, ce qui en fait le plus vieux désert au monde », clame une fausse voix de Donald Trump dans une publicité lancée par une entreprise touristique de Namibie, en Afrique.
Le chef du gouvernement américain se serait emporté la semaine dernière lors d’une rencontre à la Maison-Blanche lorsqu’on lui a suggéré que les protections touchant aux immigrants de pays comme Haïti et le Salvador devraient être restaurées. Il aurait traité les nations concernées de « pays de merde » (« shithole countries ») en faisant référence aux pays africains également.
AIRBNB INVESTIT
Plusieurs compagnies ont alors sauté sur l’occasion afin d’attirer des touristes dans leur pays. « Nous essayons toujours de percer le marché américain, mais avec notre budget, ça a toujours été décourageant », a expliqué le PDG de l’Office du tourisme de Namibie, Digu Noabeb, au média en ligne Quartz. Révolté par les paroles du président américain, la compagnie Airbnb a aussi promis d’investir 100000 $ en publicité en ligne pour promouvoir des destinations comme Le Salvador, Haïti et l’Afrique, a rapporté le magazine Fortune.
PARFOIS RISQUÉ
Bien que rare, cette façon de faire n’a rien de novateur, explique Frédéric Gonzalo, un consultant en marketing numérique spécialisé en tourisme.
« C’est arrivé quelquefois que les compagnies jouent avec l’actualité pour faire des campagnes de publicité, mais il faut faire très attention. Ça peut se tourner contre vous », explique l’expert.
Il cite le cas de la maison de mode Kenneth Cole qui avait créé une controverse en tweetant pendant le printemps arabe. L’entreprise avait associé les importantes manifestations en Égypte à la sortie de leur toute dernière collection printanière.
Cette fois-ci, le fait que ce soit les pays visés par l’insulte de Trump qui récupèrent la bévue du président à leur avantage diminue ce risque, estime M. Gonzalo. Mais la durée de vie de telles campagnes est toutefois limitée.
« Dans une semaine ou deux, quand Trump va faire une autre bourde, on va déjà avoir oublié l’épisode des “pays de merde” », croit M. Gonzalo.