Washington veut moderniser ses structures défense
Le partage de la sécurité mondiale avec ses alliés désiré
WASHINGTON | (AFP) Constatant « l’érosion » de leur suprématie militaire face à la Chine ou à la Russie, les États-Unis veulent moderniser leurs structures de défense et « partager le fardeau » de la sécurité mondiale avec leurs alliés, qu’ils souhaitent voir dépenser davantage pour la défense.
« Mon intention est d’engager des changements urgents à grande échelle », affirme le ministre américain de la Défense Jim Mattis dans sa nouvelle « Stratégie de défense nationale » publiée hier.
Le président américain Donald Trump avait présenté le mois dernier sa nouvelle « Stratégie de sécurité nationale », et ce document signé par M. Mattis en est la déclinaison militaire. M. Trump avait alors souligné que « des puissances rivales, la Russie et la Chine, essayaient de remettre en cause l’influence, les valeurs et la richesse de l’Amérique ».
MOSCOU ET PÉKIN
Pour le sous-secrétaire à la Défense chargé de la stratégie Elbridge Colby, « le problème que ce document cherche à identifier et à régler, c’est l’érosion de notre avantage militaire ».
« Ce qu’il reconnaît, c’est que la Chine et la Russie en particulier ont oeuvré assidûment depuis plusieurs années à développer leurs capacités militaires », a-t-il précisé à la presse, notant que pendant ce temps, les États-Unis se consacraient à la « lutte contre le terrorisme et les États voyous ».
Le document accuse la Chine d’avoir usé de « tactiques économiques prédatrices pour intimider ses voisins tout en militarisant la mer de Chine ». Quant à la Russie, elle est dénoncée pour avoir « violé les frontières de pays voisins », une allusion à l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou en 2014.
« CONCURRENCE » MILITAIRE
Ces accusations risquent de provoquer une nouvelle fois de fortes réactions à Moscou et Pékin, qui avaient dénoncé en décembre le caractère « impérialiste » et la « mentalité de guerre froide » de la stratégie nationale de Donald Trump.
Pourtant, a souligné M. Colby, « il ne s’agit pas d’une stratégie de confrontation, mais d’une stratégie qui reconnaît la réalité d’une concurrence » militaire accrue de ces deux grandes puissances.
L’Iran et la Corée du Nord, que Washington classe dans la catégorie des États « voyous », « déstabilisent leur région en cherchant à acquérir l’arme nucléaire et en soutenant le terrorisme », est-il précisé. Mais la lutte contre le terrorisme, si elle reste « importante », n’est plus la priorité.