Le génie québécois s’installe au volant des voitures de demain
Des entreprises d’ici innovent pour plaire aux constructeurs d’automobiles
Des Québécois créent l’industrie automobile du futur. Des composantes de voitures électriques… à l’intelligence artificielle des véhicules sans conducteurs, ces entrepreneurs, comme LeddarTech à Québec, imposent notre savoir-faire dans le monde.
« On a des clients qu’on ne peut pas nommer actuellement qui sont en train de tester nos capteurs sur des voitures », partage Frantz Saintellemy, président et chef des opérations de LeddarTech, dont les capteurs pour voitures autonomes sont à l’essai chez les géants.
Pour faire rouler la voiture autonome, il faut des capteurs pour transmettre de précieuses données à l’ordinateur, illustre-t-il. Pas de capteur, pas de données et pas de voiture intelligente. La voiture autonome dépend donc de cette technologie.
Une voiture sans conducteur a besoin d’entre 20 et 50 capteurs, seulement pour la sécurité, explique M. Saintellemy. « On permet à la voiture d’avoir des yeux et de voir en trois dimensions allant de distances très courtes à des distances très lointaines pour permettre à l’intelligence artificielle d’évaluer le risque », résume-t-il.
Et les affaires vont bien. Cette année, LeddarTech prévoit livrer 15 000 modules, c’est le double comparativement à l’an dernier. La société va même quadrupler son nombre d’employés bientôt, pour le faire passer de 30 à 120.
GROS JOUEUR
De son côté, Hydro-Québec reste très présente sur le marché des batteries et des moteurs destinés aux véhicules électriques. À l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ), l’un des chercheurs est carrément une sommité mondiale en la matière.
« Karim Zaghib et son équipe ont développé des matériaux de batterie à partir desquels on vend des licences à plein de compagnies dans le monde, comme à Sony ou à BASF, par exemple. Ces licences nous rapportent des revenus », précise Marc-Antoine Pouliot, porte-parole d’Hydro-Québec.
À Boucherville, la filiale d’Hydro-Québec TM4 fabrique des moteurs électriques. « C’est un gros marché pour l’électrification des autobus, notamment. On en a vendu plus de 5000 cette année », confirme M. Pouliot.
Selon Stéphane Pascalon, coordonnateur de projets à l’Institut du véhicule innovant (IVI), le Québec sait tirer son épingle du jeu dans cette industrie en émergence. « Tous les manufacturiers parlent de ça en ce moment. Il y a un bon bassin de talents ici, on est donc très bien positionné sur ce marché-là », résume M. Pascalon qui met aussi au point des logiciels à la fine pointe de la technologie.