Le Journal de Montreal

La voiture de ses rêves cause sa perte financière

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Simon est dans la jeune vingtaine. Tout heureux d’avoir décroché un emploi comme agent d’assurance, il décide de s’offrir une voiture sport qui est bien au-dessus de ses moyens. C’est à ce moment-là que ses ennuis commencent…

En effet, le salaire de Simon n’est pas garanti, car il travaille à commission. Or, en tout début de carrière, il n’a encore qu’une petite clientèle et n’a réussi à gagner que 1400 $ en moyenne au cours des neuf derniers mois.

Cette précarité ne l’a pas empêché de s’acheter une Dodge Charger 2013 à un coût de 25 000 $. À cela s’ajoute la prime de l’assurance auto de 411 $ par mois, un montant très élevé qui tient compte du type de véhicule, du jeune âge du conducteur et de son historique de sinistre.

« Le remboursem­ent du prêt automobile est de 505 $ par mois. Si l’on ajoute la prime d’assurance, on arrive à un total de plus de 900 $, ce qui est énorme compte tenu de ses revenus. D’ailleurs, ces montants sont en défaut de paiement depuis plusieurs mois », explique Éric Morin, syndic autorisé en insolvabil­ité chez Raymond Chabot.

DES DETTES QUI PÈSENT LOURD

Lorsqu’il va consulter le syndic, Simon doit déjà 6000 $ à sa compagnie d’assurance. Sa carte Visa affiche un solde de 4500 $ et avec les 25 000 $ impayés de son automobile, le jeune homme croule sous 35 500 $ de dettes. Ses dépenses mensuelles totalisent 2441 $, ce qui dépasse largement ses capacités financière­s. À elle seule, la Dodge lui coûte d’ailleurs plus de 1100 $ par mois, incluant le coût de l’essence, l’entretien, etc.

« Même si ses revenus anticipés sont de 2250 $ pour les prochains mois, il n’en reste pas moins que Simon n’est plus capable de faire face à ses obligation­s », mentionne Éric Morin, qui lui a donc proposé une solution. Tout d’abord, rendre le véhicule au créancier. Même si cela n’annule pas ce qu’il lui doit, au moins le jeune homme pourra limiter les dégâts.

IMPOSSIBLE DE FAIRE FAILLITE

La faillite aurait pu s’avérer une bonne option, mais compte tenu de l’emploi de Simon, il a fallu éliminer cette possibilit­é. « Parce qu’il travaille dans le domaine des assurances et de la finance, une faillite aurait pu nuire à sa crédibilit­é en tant que profession­nel », souligne Éric Morin.

Une propositio­n de consommate­ur était donc tout indiquée dans son cas. Le syndic a proposé aux créanciers des paiements mensuels de 225 $ sur une période de 60 mois, soit un total de 13 500 $ qui permettra à Simon de se libérer de toutes ses dettes.

En éliminant les paiements reliés à son véhicule, Simon a beaucoup allégé son budget. Ses dépenses, incluant le paiement de la propositio­n, se montent désormais à 1325 $, un montant auquel il devrait pouvoir faire face sans difficulté grâce à ses revenus d’emploi. Toutefois, son dossier de crédit sera affecté durant toute la durée du remboursem­ent à laquelle il faut ajouter une période de trois ans.

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