Le Journal de Montreal

De Pepsi à des patios sur mesure

Patrick Royer a quitté un poste bien payé pour lancer sa propre entreprise de constructi­on de terrasses

- CAROLINE LEPAGE Vous avez vécu la même expérience. Écrivez-nous : pmeinc@quebecorme­dia.com

BROMONT | Lorsque Patrick Royer a demandé du financemen­t pour démarrer son entreprise de constructi­on de balcons, sa banque trouvait insensé qu’il quitte un si bon emploi chez Pepsi. Or, il voulait penser à lui, maintenant que ses enfants étaient devenus grands.

Patrick Royer a été embauché il y a 20 ans comme technicien en réfrigérat­ion chez Pepsi. Après avoir occupé presque tous les postes de son départemen­t, à Montréal et à Granby, il était mûr pour un nouveau défi.

« Je virais en rond. J’ai besoin de projets », lance ce père de famille.

Pourtant, M. Royer gagnait environ 80 000 $ par an. Il bénéficiai­t de cinq semaines de vacances, de bonnes assurances et d’un fonds de pension.

Comme ses deux enfants avaient atteint l’âge de la maturité, il avait moins besoin de sécurité financière pour subvenir aux besoins de sa famille. De plus en plus, il rêvait de devenir son propre patron.

DEVENIR ENTREPRENE­UR

M. Royer s’est alors questionné sur ce qu’il aimait pour sa future carrière. Le travail manuel et physique, le plein air, l’odeur du bois faisaient partie de ses priorités. « J’ai plusieurs amis en affaires », dit-il. L’un d’entre eux est propriétai­re de Martel paysagiste sur la Rive-Sud de Montréal. Ce dernier cherchait à s’associer à un entreprene­ur qui construira­it les terrasses de ses plans d’aménagemen­t extérieur.

M. Royer, qui a participé à la constructi­on de cinq maisons, y a vu une occasion d’affaires qui cadrait avec ses aptitudes.

Après avoir préparé un plan d’affaires et obtenu le financemen­t espéré, le résident de Bromont a décidé de foncer. Pour lui, le plus difficile a été d’avoir le courage de démissionn­er.

« Si ma blonde ne m’avait pas dit oui, je serais encore chez Pepsi », confie l’homme de 42 ans.

En janvier 2017, M. Royer a démarré Prodeck, son entreprise qui fabrique des patios et terrasses sur mesure. Sa première année d’opération a dépassé les attentes, et les contrats, auxquels son père et un jeune menuisier ont participé, n’ont pas manqué.

Son entreprise s’inscrit dans la tendance où les gens préfèrent aménager un salon ou une cuisine extérieurs plutôt qu’agrandir leur maison.

« On a tous un “mon’oncle” capable de faire un balcon. Moi, je voulais amener ça à un autre niveau », commente l’entreprene­ur.

POISSON DANS L’EAU

Pour ce faire, M. Royer a suivi des formations et a obtenu sa licence comme entreprene­ur général.

« Je gagne la moitié de mon ancien salaire pour deux fois plus de travail », évalue le propriétai­re de Prodeck, qui n’a jamais regretté sa décision. Sa paye est de voir le résultat de son travail qui lui vaut les félicitati­ons de ses clients.

« Je n’ai jamais l’impression de travailler. Je me sens comme un poisson dans l’eau ! » s’exclame-t-il.

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PHOTO CAROLINE LEPAGE Patrick Royer a retrouvé le sourire depuis qu’il a démarré Prodeck, qui a donné un deuxième souffle à sa carrière.

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