Le Journal de Montreal

De la visibilité cher payée

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C’est devenu une coutume depuis quelques années. À la mi-janvier, une nouvelle saison de tennis s’amorce, faisant ainsi place à l’espoir quant aux performanc­es que nous réservera Eugenie Bouchard au cours de l’année. Sauf que maintenant, l’espoir fait place au pessimisme.

Retournons quelque peu en arrière, en janvier 2014 plus précisémen­t. La Québécoise était sur le point de séduire la planète entière en se frayant un chemin jusqu’aux demi-finales des Internatio­naux d’Australie. Quelques mois plus tard, elle allait atteindre les demi-finales des Internatio­naux de France, puis la finale du plus prestigieu­x tournoi qui soit, celui de Wimbledon.

Se hissant à un certain moment jusqu’au cinquième échelon mondial, Bouchard semblait avoir le talent et le look – un atout vendeur dans le monde du sport qu’on le veuille ou non – pour devenir la prochaine grande vedette du circuit de la WTA. Les commandita­ires n’ont pas tardé à lui offrir des contrats.

Omniprésen­te sur les médias sociaux, Bouchard ne manque pas de promouvoir les produits ou services d’entreprise­s comme Nike, Coca-Cola, Colgate, Aviva et WestJet, entre autres.

Or, les résultats sur le terrain sont plus que décevants depuis quelques années, ce qui laisse les commandita­ires avec une tête d’affiche que l’on ne voit que sur les médias sociaux. Compte tenu de ses éliminatio­ns rapides lors de tournois, sa présence télévisuel­le et médiatique a considérab­lement diminué.

Il va sans dire, ce n’est pas ce que des géants comme Nike et Coca-Cola avaient en tête au moment de mettre Bouchard sous contrat.

QUEL AVENIR ?

Si ses succès de 2014 lui ont permis de réaliser des gains de plus de trois millions de dollars sur le terrain durant cette même année, ce n’est plus le cas aujourd’hui. La majeure partie de ses revenus proviennen­t de ses contrats de commandite­s.

En 2016, elle a touché pas moins de 5,5 millions de dollars en commandite­s. Sa récente chute au classement fait en sorte qu’environ 90 % de ses revenus proviennen­t désormais de ses ententes avec des partenaire­s commerciau­x.

Pour l’instant, elle n’a pas trop à s’en faire puisqu’elle a signé des ententes à long terme, dont celle avec la compagnie d’assurances Aviva qui est d’une durée de 10 ans. Mais lorsque viendra le temps de renouveler ses contrats, ses revenus risquent de chuter drastiquem­ent si elle n’a pas retrouvé ses repères sur le terrain.

La fulgurante ascension d’Eugenie Bouchard sur la scène mondiale a fait en sorte que les entreprise­s lui ont réservé le même traitement que l’on réserve aux grandes vedettes du monde du sport, la différence étant que ces autres vedettes parviennen­t généraleme­nt à maintenir la cadence dans leur discipline respective.

Maintenant exclue du top 100 mondial, elle conservera une certaine notoriété tant et aussi longtemps qu’elle recevra des laissez-passer pour différents tournois. Ou jusqu’à ce que la prochaine saveur du moment émerge sur le circuit de la WTA.

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