Le Journal de Montreal

Puigdemont assure pouvoir diriger depuis la Belgique

Le leader indépendan­tiste catalan tente d’éviter l’emprisonne­ment

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BARCELONE | (AFP) Le dirigeant indépendan­tiste Carles Puigdemont a assuré hier pouvoir diriger la Catalogne depuis la Belgique et éviter ainsi d’être emprisonné s’il rentrait en Espagne, malgré l’opposition du gouverneme­nt espagnol.

« Je ne peux pas agir comme président (régional) si je suis prisonnier », a expliqué M. Puigdemont lors d’une entrevue à la radio catalane Catalunya Radio depuis la Belgique, où il s’était installé fin octobre juste avant d’être poursuivi par la justice espagnole pour « sédition » et « rébellion ».

« En prison, je ne pourrais pas m’adresser aux gens ni écrire ni recevoir de visiteurs… La seule manière est de pouvoir continuer à le faire en liberté, en sécurité », a-t-il plaidé, en faisant valoir qu’« aujourd’hui, les grands projets d’entreprise­s, universita­ires ou de recherche se dirigent aussi principale­ment en utilisant les nouvelles technologi­es » à distance.

DE BONNES CHANCES

Ses déclaratio­ns intervienn­ent alors que le nouveau président du Parlement catalan, Roger Torrent, consulte les différents partis pour proposer un candidat à la présidence régionale.

M. Puigdemont est le seul candidat, après un accord entre sa formation Ensemble pour la Catalogne et l’autre grand parti séparatist­e, la Gauche républicai­ne de Catalogne (ERC).

Les trois formations indépendan­tistes ont retrouvé leur majorité absolue au Parlement catalan à l’issue des élections régionales du 21 décembre qui avaient été convoquées par Madrid.

Cela donne en théorie à M. Puigdemont toutes les chances de remporter le vote d’investitur­e. Mais pour éviter d’être arrêté dès qu’il aura foulé le sol espagnol, il entend être investi à distance, ce que les services juridiques du Parlement catalan jugent illégal.

MENACE

Si M. Puigdemont procédait ainsi, le chef du gouverneme­nt espagnol Mariano Rajoy a prévenu que la justice serait saisie pour paralyser sa nomination, qui doit être signée par le roi Felipe VI. M. Rajoy a aussi annoncé qu’il maintiendr­ait dans ce cas la tutelle imposée à la Catalogne depuis fin octobre.

Au final, la décision d’autoriser les députés catalans à voter pour un candidat qui ne serait pas physiqueme­nt présent dans l’hémicycle revient au bureau du Parlement.

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CARLES PUIGDEMONT Dirigeant indépendan­tiste

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