Le Journal de Montreal

Marcher et pédaler en étudiant

Le cégep Lévis-Lauzon prend les grands moyens pour contrer la sédentarit­é de ses étudiants.

- DAPHNÉE DION-VIENS

Chaque matin, Aurélie Pappalardo répond à ses courriels en… marchant. Cette adjointe à la direction du cégep Lévis-Lauzon commence ses journées de travail en utilisant un tapis roulant muni d’une table pendant au moins 30 minutes.

« Ça permet d’intégrer l’activité physique en travaillan­t et ça nous aide vraiment à réfléchir », dit-elle. D’autres employés ont l’habitude de passer trois heures sur le tapis roulant tout en travaillan­t, de deux à trois fois par semaine.

Depuis l’automne, des vélos et des tapis roulants avec pupitre sont disponible­s en libre-service à la bibliothèq­ue, dans les corridors et dans d’autres espaces communs.

On en comptera bientôt une quinzaine, un nombre qui pourrait augmenter s’ils font leurs preuves. La direction du cégep étudie aussi la possibilit­é d’en installer dans les classes afin de les intégrer à l’enseigneme­nt.

Ces « bureaux actifs » font partie d’une initiative plus large visant à contrer la sédentarit­é. Plusieurs réunions se déroulent en marchant (voir autre article) et les employés sont incités à bouger pendant leurs pauses.

Depuis le début de la session d’hiver, les étudiants et les employés peuvent aussi utiliser gratuiteme­nt les installati­ons sportives.

LA CHAISE PIRE QUE LE TABAC

De nombreuses études ont montré que la sédentarit­é a des effets néfastes sur la santé, rappelle Isabelle Fortier, directrice générale du cégep.

« Rester assis, c’est pire que le tabac, lancet-elle. On a voulu s’attaquer à ça en mettant en place plusieurs moyens. »

Par cette offensive, la direction du cégep espère aussi améliorer la réussite des étudiants et la productivi­té des employés puisque des recherches ont montré que l’activité physique stimule les capacités cognitives.

« C’est aussi une façon de réduire le stress et l’anxiété chez nos étudiants et d’améliorer le bien-être de nos employés », ajoute Mme Fortier.

Certaines mesures ont été mises en place sans débourser un sou, mais d’autres ont un coût : environ 2300 $ pour un tapis roulant avec pupitre et 1650 $ pour un vélo-pupitre. « Il nous semble assez évident que c’est un investisse­ment plutôt qu’une dépense. Rien que chez les employés, si on évite un seul congé de maladie, on rentabilis­e la mesure », affirme Mme Fortier.

D’autres bienfaits associés au travail actif sont par ailleurs difficilem­ent quantifiab­les, ajoute-t-elle, comme l’augmentati­on de la concentrat­ion.

Une étude réalisée par HEC Montréal a montré que « les bureaux actifs » stimulent aussi la mémoire des travailleu­rs.

UNE PREMIÈRE AU QUÉBEC ?

Les vélos-pupitres sont de plus en plus répandus dans le réseau scolaire, mais le cégep Lévis-Lauzon serait le seul collège de la province à s’en être doté, ainsi que des tapis roulants avec pupitre.

À la Fédération des cégeps, aucune initiative similaire n’a été rapportée.

« Ça suscite énormément d’intérêt », affirme Isabelle Fortier.

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PHOTO SIMON CLARK Ce tapis roulant et ce vélo avec pupitre installés dans les espaces communs du cégep Lévis-Lauzon font bouger les étudiants et les employés, comme le démontrent les jeunes Laurence Miville-Rioux et Philippe Voyer.

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