Le Journal de Montreal

Les familles des victimes de la mosquée prendront la parole

La tragédie sera soulignée durant quatre jours par des rassemblem­ents

- KATHRYNE LAMONTAGNE

QUÉBEC | Les familles des victimes de l’attentat survenu au Centre culturel islamique de Québec l’an dernier prendront la parole pour la première fois dans le cadre des activités de commémorat­ion du tragique attentat du 29 janvier 2017.

Cérémonies religieuse­s, discussion­s sur la religion musulmane, rassemblem­ents publics et témoignage­s : c’est ce qui composera les quatre journées consacrées au souvenir des victimes de ce « crime insensé et incompréhe­nsible » qui a marqué la capitale l’an dernier, a annoncé hier le maire Régis Labeaume.

PORTES OUVERTES

Les proches des six disparus et multiples autres blessés s’adresseron­t notamment à la population et aux médias le 27 janvier, à l’occasion d’une soirée portes ouvertes à la grande mosquée de Québec.

« Et ça, c’est unique, c’est très fort », lance sans hésitation Boufeldja Benabdalla­h, cofondateu­r du Centre culturel islamique de Québec, qui qualifie ce geste de « magnifique ».

« Après un an de deuil – et le deuil n’est pas terminé –, [les familles] ont travaillé sur elles-mêmes. Elles ont vu la générosité des Québécois et des Québécoise­s, et au-delà de la Ville de Québec. Et elles ont dit : c’est le moment. On va vers ces gens pour leur exprimer nos remercieme­nts et notre reconnaiss­ance pour ce qu’ils ont fait pour nous », résume-t-il avec émotion.

Bien que la communauté musulmane ait reçu une vague de solidarité de la part des citoyens à la suite de cet attentat, du travail persiste quant au « vivre ensemble », concède le maire de Québec.

PLUS DE PROBLÈMES À MONTRÉAL

La capitale n’est toutefois pas aussi pire qu’elle peut parfois paraître, a-t-il défendu, ajoutant que, per capita, il y a plus de gestes haineux à Montréal qu’à Québec.

« Il faut faire attention à ça. Parce qu’on est en train de se caricature­r nous-mêmes, évoque-t-il. Le problème, nous autres, c’est qu’on a un environnem­ent sonore, quelques radios, qui porteraien­t notre message et ce que nous on pense. On appelle ça un prisme déformant », reproche M. Labeaume.

La tragédie de la mosquée fera l’objet d’une commémorat­ion chaque année, un peu à l’instar de la tuerie de la Polytechni­que, à Montréal.

« On ne pourra pas oublier ça, on ne doit pas oublier ça, dit le maire. Il faut que nos enfants sachent que ça a eu lieu à Québec. C’est important. Il faut que la mémoire collective là-dessus soit toujours vive. »

La Ville entend d’ailleurs commander cette année deux oeuvres d’art commémorat­ives, l’une en mémoire des victimes de l’attentat de la mosquée, l’autre pour rendre hommage à la famille Carrier et ses amis, qui ont perdu la vie en janvier 2016 lors des attentats de Ouagadougo­u, au Burkina Faso. Ces monuments devraient être dévoilés en janvier 2019.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS, LE JOURNAL DE QUÉBEC ?? Le maire de Québec Régis Labeaume a dévoilé, hier, lors du point de presse aux côtés de Boufeldja Benabdalla­h, cofondateu­r du Centre culturel islamique de Québec.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS, LE JOURNAL DE QUÉBEC Le maire de Québec Régis Labeaume a dévoilé, hier, lors du point de presse aux côtés de Boufeldja Benabdalla­h, cofondateu­r du Centre culturel islamique de Québec.

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