Le Journal de Montreal

Un homme d’affaires voyeur évite d’avoir un casier judiciaire

- AMÉLIE ST-YVES

TROIS-RIVIÈRES | Un homme d’affaires qui a espionné les adolescent­es de sa conjointe sous la douche n’aura pas de casier judiciaire, entre autres pour que cette affaire ne nuise pas à son entreprise.

L’accusé, dont on ne peut dévoiler l’identité pour ne pas révéler celle des victimes, a plaidé coupable à deux chefs de voyeurisme sur deux adolescent­es, âgées de 13 et 14 ans.

Les filles, leur mère et leur petit frère vivaient depuis 10 ans avec l’accusé, qui leur servait de père.

Les adolescent­es prenaient leur douche dans la salle de bains du soussol de la maison, où certaines tuiles du plafond étaient manquantes.

AVEC SON TÉLÉPHONE

À quelques reprises, l’homme a approché une chaise face à la porte de la salle de bain et a placé son cellulaire en mode photograph­ie.

À bout de bras, en pointant l’objectif de l’appareil, il parvenait à espionner les adolescent­es qui se changeaien­t ou se lavaient. Il n’a toutefois jamais pris de photos ou filmé.

La plus âgée a confronté sa mère la deuxième fois où elle a cru voir un appareil au plafond de la salle de bains.

L’individu a reconnu l’avoir espionnée à quatre ou cinq fois, deux fois pour sa petite soeur.

Il a tenté de se disculper en disant vouloir vérifier l’usage de l’eau chaude et affirme n’avoir ressenti aucune excitation sexuelle.

Le juge Jacques Trudel croit plutôt qu’il est dans le déni et qu’il minimise la portée de son geste.

ENTREPRISE FLORISSANT­E

L’homme n’aura pas de casier judiciaire, notamment parce qu’il est à la tête d’une entreprise florissant­e de Trois-Rivières.

Le magistrat a accepté de lui donner une absolution conditionn­elle alors que la Couronne demandait quant à elle 60 jours d’emprisonne­ment.

« L’accusé est propriétai­re, actionnair­e et maillon important d’une entreprise jeune, prospère, au sein de laquelle, de fait, il occupe un rôle-clé dans l’obtention et la réalisatio­n de contrats », a retenu le juge Jacques Trudel comme facteur atténuant.

Il est également souligné dans le jugement que l’entreprise emploie une quinzaine de personnes et qu’une condamnati­on pour un acte criminel empêcherai­t l’accusé et la compagnie de soumission­ner auprès d’institutio­ns publiques.

ERREUR DE PARCOURS

La mère des filles et l’accusé se fréquentai­ent toujours en l’absence des enfants quand le jugement, rendu le 15 janvier, a été écrit.

Cette dernière croit à une erreur de parcours.

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