Un mauvais début d’année pour les trains de banlieue
Les trains de banlieue connaissent un début d’année difficile alors que, sur certaines lignes, jusqu’à 50 % des trains étaient en retard ou carrément annulés.
« J’étais sur le bord de pogner les nerfs. [...] J’ai déménagé à Deux-Montagnes parce qu’on m’avait dit que le transport en commun était super. Avoir su, je serais restée à Montréal ! » fulminait hier matin Claudie Tremblay. Le train qui devait lui permettre d’atteindre le centre-ville de Montréal a été immobilisé pendant 20 minutes en raison d’un problème mécanique.
Des centaines de retards de service et d’annulations ont fait chuter la ponctualité des trains de banlieue à une moyenne de 76 % pour les trois premières semaines de janvier. C’est près de 20 % sous la cible initiale de 95 % de fiabilité établie par l’ancienne Agence métropolitaine de transport (AMT) en 1996, devenue le Réseau de transport métropolitain (RTM). La météo serait en cause dans la plupart des cas.
« J’espère qu’il y a une lumière jaune qui est allumée au RTM en ce moment. […] À un moment donné, les gens vont s’écoeurer », déplore la professeure au Département d’études urbaines et touristiques à l’Université du Québec à Montréal et première présidente-directrice générale de l’AMT, Florence Junca Adenot, qui ne se souvient pas d’avoir connu pareille situation.
PONCTUALITÉ
Au cours des deux derniers hivers, la ponctualité des trains avait pourtant oscillé entre 93 % et 98 % au mois de janvier.
« C’est une première depuis quelques années. C’est une situation exceptionnelle », assure la responsable des communications du RTM, Élaine Arsenault.
Dans les derniers jours, le RTM a augmenté le nombre d’employés dédiés à l’entretien des trains et au déneigement des aiguillages, et fait appel à des entreprises de déneigement ferroviaire supplémentaires.
« Si au moins les usagers reçoivent une compensation, ils vont être incités à continuer de prendre le train », indique le président de Trajectoire Québec, François Pépin, donnant l’exemple de la Société de transport de Laval, qui a mis en place une telle politique dans les années 2000.
COUPONS-RABAIS
En 2009, l’AMT avait donné des bons de réduction à des milliers d’usagers du train de banlieue à la suite d’un recours collectif après deux mois de retards de service à répétition, mais ne prévoit pas répéter l’expérience pour le moment.
Depuis juillet 2017, Bombardier assure l’entretien et les opérations des trains de banlieue.
La semaine dernière, en entrevue au 98,5 FM, le directeur général du RTM, Raymond Bachant, a réfuté le rôle de l’entreprise dans les retards de service des dernières semaines, pointant plutôt du doigt les conditions météorologiques instables. M. Bachant n’était pas disponible hier pour commenter.