50 000 $ pour une conférence de presse
QUÉBEC | Le gouvernement Couillard a déboursé quelque 50 000 $ pour l’organisation d’une conférence de presse sur sa Stratégie numérique en décembre.
Écrans géants, table interactive, animatrices vedettes, présence de huit ministres : Québec a mis le paquet pour présenter sa Stratégie, « un projet de société » qui vise à faire la promotion d’« une véritable culture numérique ».
La part la plus importante du budget a été confiée au Centre de services partagés du Québec (CSPQ), révèlent des chiffres obtenus grâce à la Loi d’accès à l’information. L’organisme gouvernemental prévoyait dépenser environ 33 500 $ pour la « logistique » de l’événement et la « réalisation de la projection » présentée aux invités.
Les deux présentatrices de la Stratégie, que le gouvernement Couillard a identifiées comme « journaliste et animatrice », ont reçu à elles deux un cachet de 3500 $.
Chloé Freslon et Catherine Mathys, chroniqueuses à Radio-Canada, se sont exprimées durant moins de cinq minutes pendant la conférence. Le cachet couvrait les coûts de transport, d’hébergement, la rédaction de leur discours et l’animation d’un vox pop avant et après la conférence.
Un autre 6500 $ a été octroyé à la firme Création Choc pour la location d’une « table interactive » sur laquelle les ministres ont pianoté pendant quelques minutes avant la conférence de presse. Cette somme a également servi à la location de tablettes numériques pour les invités.
PAS ABUSIF
Finalement, le tournage de l’événement en Facebook live, qui requérait l’utilisation de plusieurs caméras et techniciens, a coûté 1500 $ aux contribuables québécois.
Au bureau de la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, on se défend d’avoir fait une utilisation abusive des deniers publics.
« Si on compare le coût de la conférence de presse avec le coût d’une campagne publicitaire traditionnelle, ça respecte les normes pour un lancement et on atteint notre objectif », a expliqué l’attachée de presse de Mme Anglade, Gabrielle Tellier.
Quant au fait que des « journalistes » soient payés pour présenter un projet gouvernemental, le bureau de Mme Anglade n’y a pas vu de problème.
« Leur participation nous permettait d’atteindre un double objectif. Elles animaient la conférence de presse, mais elles nous permettaient de rejoindre un public déjà attentif à elles », a expliqué Mme Tellier.
« On fait confiance en leur bon jugement », a-t-elle ajouté.