Le Journal de Montreal

Prostituée­s violées pendant huit ans

L’agresseur leur faisait ensuite croire qu’il était policier

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un homme de Mirabel, qui a violé et battu des prostituée­s pendant plus de huit ans en se faisant passer pour un policier, a été envoyé en prison sur-le-champ hier, après avoir été débouté par une juge qui n’a pas cru ses explicatio­ns invraisemb­lables.

« Je ne retiens pas la version de l’accusé, version qui est non crédible et à laquelle le tribunal n’accorde pas foi. […] Tout au long de son témoignage, il cherche à se justifier », a tranché la juge Yanick Laramée, au palais de justice de Laval.

Winston Omar Murillo Arizola a même « tenté de se poser en victime soumise aux volontés de ces femmes qui lui ont offert des services sexuels », a poursuivi la magistrate, soulignant le manque de cohérence de l’homme de 38 ans.

Murillo Arizola a donc été déclaré coupable hier d’avoir agressé sexuelleme­nt deux travailleu­ses du sexe qu’il a abordées à Laval en 2007 et 2015. La semaine dernière, il avait également été reconnu coupable de l’agression d’une troisième prostituée, survenue en 2011.

Notons qu’il faisait aussi face à des accusation­s concernant deux autres victimes, pour lesquelles il a été acquitté. L’une ne s’est pas présentée à la cour, et le témoignage de l’autre a été jugé peu fiable par la magistrate.

INSIGNE DE POLICIER

Murillo Arizola utilisait toujours le même modus operandi. Il abordait les femmes en bordure de la rue, les faisait monter dans son véhicule et les amenait dans un coin sombre pour les violer.

Il n’hésitait pas à faire usage d’une grande violence pour arriver à ses fins.

Il prétendait ensuite qu’il était policier pour effrayer ses victimes. Murillo Arizola a même montré ce qui semblait être un insigne à l’une d’elles.

Murillo Arizola a été arrêté en décembre 2015, après que la dernière victime eut réussi à se sauver, à moitié nue, pour alerter des automobili­stes, puis les autorités.

Les policiers ont pu lier le suspect aux autres agressions grâce à l’ADN.

Au cours du procès, l’accusé a prétendu que les relations étaient consentant­es, ce que la magistrate n’a pas cru, notamment vu l’émotivité des victimes durant leurs témoignage­s.

La juge Laramée a ordonné la détention de Winston Omar Murillo Arizola pour la suite des procédures. Ce dernier reviendra en cour le mois prochain.

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PHOTO MARTIN ALARIE/AGENCE QMI Winston Omar Murillo Arizola a pris le chemin des cellules après son passage à la cour, hier. Il était surpris d’être incarcéré sur-le-champ.

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