Le coaccusé de Normandeau invoque Jordan
L’ex-maire de Gaspé tente de faire avorter le procès pour fraude, corruption, complot et abus de confiance
QUÉBEC | Coaccusé de Nathalie Normandeau, l’ex-maire de Gaspé François Roussy invoque à son tour l’arrêt Jordan pour faire avorter le procès et reproche à l’État d’avoir déposé des accusations à la hâte « sans être prêt » à procéder.
Au lendemain des plaidoiries des avocats de Marc-Yvan Côté et France Michaud, M. Roussy, qui se représente seul, s’est adressé au tribunal hier pour dénoncer l’« injustice » dont il se dit victime en raison des délais « déraisonnables » qu’il impute au ministère public, notamment pour un changement de « stratégie » en cours de route.
L’ex-maire de Gaspé, qui a également été attaché de presse du député Gaétan Lelièvre avant que ce dernier soit exclu du caucus péquiste, déplore les délais engendrés par ce « coup de théâtre » et le « choc » qu’il a encaissé.
« Tout le travail qui avait été fait depuis le début ne servait plus à rien et on repartait à zéro dans le dossier avec de nouveaux chefs d’accusation », a pesté celui qui a rappelé son statut de père monoparental et les longues distances qu’il doit parcourir entre Gaspé et Québec pour assumer sa défense.
UN CAS « PARTICULIER »
« Mon cas est particulier. Ce qui me concerne dans la preuve est minime par rapport à l’ensemble du dossier. Je prétends que je suis maintenu artificiellement dans ce grand procès par le chef [d’accusation] de complot qui ne repose sur rien dans la preuve.
Outre le chef de complot qu’il conteste vigoureusement, M. Roussy fait également face à des chefs d’accusation de fraude, abus de confiance et corruption.
Dans sa réplique, la Couronne a invité le juge à appliquer le plafond maximal de 30 mois — et non 18 — pour calculer les délais judiciaires dans cette affaire.
Le débat reprendra demain au palais de justice de Québec.