25 000 $ pour son fils malade
Une mère de la Gaspésie se bat afin d’obtenir une meilleure aide pour transporter les enfants malades
SAINT-SIMÉON | Une mère en deuil de la Gaspésie, dont le fils de 11 ans est décédé du cancer, a dépensé 25 000 $ en deux ans pour l’accompagner dans ses traitements à Québec. Elle se bat pour que les parents et les malades des régions voyagent dans de meilleures conditions.
Véronique Saint-Pierre, de Saint-Siméon, est bien placée pour savoir comment les distances et le peu d’aide offert aux gens des régions peuvent affecter la santé et les finances.
En moins de deux ans, elle a fait près de 20 000 km, dépensé 25 000 $ en essence, repas, hôtel et stationnement, dont seulement 5000 $ ont été remboursés par le gouvernement.
Son fils Félix L’Abbé-Deslauriers s’est battu contre deux cancers pendant quelques années. Il devait se rendre souvent au CHUL à Québec pour ses traitements en oncologie pédiatrique.
Ce sont des milliers de dollars de plus qu’une famille de Québec qui vivait le même drame n’avait pas à débourser, selon elle.
« On avait huit heures de route à faire chaque fois, et parfois, après deux heures, il me suppliait d’arrêter pour la nuit parce qu’il avait des douleurs », se souvient la mère du garçon décédé. Elle se sentait traitée injustement.
Des familles de Québec rencontrées sur place et même des médecins avaient de l’empathie pour eux et étaient touchés par leur situation. « Ils n’en revenaient pas. Ils disaient : “C’est effrayant, vous avez ça en plus à subir !” »
EN SON HONNEUR
En l’honneur de son fils, un garçon préoccupé par la justice qui voulait être avocat ou ministre de la Santé, elle continue de militer pour un meilleur soutien aux gens qui vivent, comme elle, une telle situation.
« Il faut baliser le droit à l’avion dans certains cas ou englober plus de gens dans les politiques pour qu’il y ait plus de personnes qui reçoivent du support. Qu’il y ait une équité entre les régions », dit la mère endeuillée.
Véronique Saint-Pierre ajoute qu’elle a été aidée par sa communauté.
« En région, c’est courant les collectes de fonds dans les milieux. Mais je me dis que c’est comme si les Gaspésiens ou les gens de la Côte-Nord payaient deux fois pour leurs soins de santé. Ils payent le même taux d’imposition à Québec et il faut qu’ils remettent de l’argent dans des collectes de fonds pour aider leurs concitoyens », note-t-elle.
Mme Saint-Pierre a lancé une pétition demandant, entre autres, une augmentation significative de l’allocation forfaitaire pour compenser les frais et l’élargissement des modalités pour y inclure d’autres usagers.