Lisée sur la même longueur d’onde que Pierre Karl Péladeau
Le chef péquiste déplore l’aide de 10 M$ accordée au Groupe Capitales Médias
« JE PENSE QUE PIERRE KARL [PÉLADEAU] A TOUT À FAIT RAISON DE DIRE QUE CE N’EST PAS COMME ÇA QU’ON DOIT ASSURER L’INDÉPENDANCE DE LA PRESSE. » – Jean-François Lisée, chef du PQ
SHAWINIGAN | À l’instar de Pierre Karl Péladeau, le chef péquiste Jean-François Lisée pourfend l’aide gouvernementale accordée aux journaux du Groupe Capitales Médias.
M. Lisée refuse toutefois de cautionner les attaques formulées sur les réseaux sociaux par le PDG de Québecor envers des journalistes de l’entreprise de presse dirigée par l’ex-ministre libéral Martin Cauchon, dont fait partie Le Soleil.
« Moi, vous connaissez mon attitude envers les journalistes : le respect, et puis des fois je ne suis pas d’accord, puis je me retiens, mais chacun son style », a déclaré le chef du Parti québécois, alors que s’ouvrait le caucus présessionnel de son aile parlementaire, hier matin, à Shawinigan.
Même s’il croit que les journalistes de Groupe Capitales Médias « sont parfaitement indépendants », reste que M. Lisée trouve « très bizarre » la manière dont le gouvernement de Philippe Couillard a décidé de s’y prendre pour les soutenir.
PROBLÈME ÉTHIQUE
« Que le gouvernement libéral donne 10 M$, sans transparence, sans reddition de comptes à un groupe de presse dirigé par un libéral et dont on sait que la ligne éditoriale de leur propriétaire, c’est d’appuyer le Parti libéral... Est-ce que ça pose problème ? Évidemment », a souligné M. Lisée.
Une aide financière de 556 000 $ a aussi été accordée de la même façon par le gouvernement Couillard au quotidien Le Devoir.
À l’heure où « la presse est en danger », le chef péquiste se dit favorable à ce que l’État soutienne la presse, mais « dans un cadre qui est clair, qui est transparent et qui ne prête flanc à aucune critique ».
« Ce n’est pas ce que le gouvernement a fait et je pense que Pierre Karl a tout à fait raison de dire que ce n’est pas comme ça qu’on doit assurer l’indépendance de la presse », a dit M. Lisée.
L’OMBRE DE PKP
À l’entrée du caucus, il a évidemment été question du retour éventuel de M. Péladeau en politique. « Pour l’instant, il dit non », a rapporté M. Lisée, qui s’est entretenu avec M. Péladeau après que ce dernier ait ouvert la porte à la radio.
« Il n’est jamais parti [du PQ]. […] On a toujours su qu’il reviendrait », a lancé de son côté la députée péquiste Nicole Léger.
« C’est clair qu’il a le goût de faire de la politique », a observé le doyen de l’Assemblée nationale, François Gendron, qui tarde à confirmer s’il sollicitera un nouveau mandat cet automne.
« M. Péladeau est le bienvenu s’il veut se joindre à l’équipe, a ajouté M. Gendron. […] [Mais] les troupes sont derrière M. Lisée. […] Le chef du Parti québécois pour la prochaine élection, c’est Jean-François Lisée. »